L’Assemblée adopte une proposition de loi pour lutter contre la mort subite
Sensibiliser 80% de la population aux gestes qui sauvent d'ici à 2029 : c’est l’objectif des députés, qui ont voté à l'unanimité un amendement allant en ce sens le 19 février. Selon eux, cela permettrait de sauver 3.000 vies chaque année. Est notamment prévue la création d’un statut de "citoyen sauveteur", qui vise à protéger le citoyen portant secours à une personne en situation d'arrêt cardio-respiratoire. Le texte doit maintenant être examiné par le Sénat.
40.000 à 50.000 décès tous les ans
Chaque année en France, l'arrêt cardiaque inopiné, aussi appelé mort subite de l'adulte, est responsable de 40.000 à 50.000 décès. Une cause de mortalité dix fois plus importante que les accidents de la route, selon l'Académie nationale de médecine. Un tiers des victimes ont moins de 55 ans. "Ce sont nos familles, nos parents, nos voisins, nos collègues, nos camarades sur les terrains de sports. C'est aussi ma compagne Céline, à qui cela est arrivé il y a 12 ans, et à qui je pense en cet instant", a déclaré dans l’hémicycle l'élu LREM Jean-Charles Colas-Roy, auteur et rapporteur du texte.
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Le taux de survie après un arrêt cardiaque inopiné est de 3% à 4% en France, contre 20% à 40% dans les pays anglo-saxons et scandinaves. En cause, un manque crucial de connaissance des comportements qui sauvent chez les Français.
Pas assez de moyens financiers
En plus du statut de "citoyen sauveteur", l’Assemblée nationale entend créer une journée nationale de lutte contre l’arrêt cardiaque et renforcer les sanctions en cas de dégradation des défibrillateurs. Le groupe LREM a par ailleurs obtenu "d'institutionnaliser l’apprentissage spécifique des signes d'alerte de la mort subite aux entraîneurs sportifs". Un amendement visant à étendre la sensibilisation à l'arrêt cardiaque aux étudiants de Staps a également été adopté.
Bien que le texte ait été voté à l’unanimité, le député LR Arnaud Viala a affirmé qu’il "manquait de moyens financiers" pour satisfaire ses ambitions. D’après lui, plusieurs associations spécialisées ont des difficultés pour continuer d'assurer leurs formations.
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