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L'Institut Pasteur lance la chasse aux maladies émergentes

Chaque année, une nouvelle maladie apparaît sur la Terre. L'Institut Pasteur vient de créer un centre de recherche dédié spécifiquement à la traque de ces maladies dites émergentes. Un centre unique au monde inauguré ce mardi soir par François Hollande.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Qu'appelle-t-on maladies émergentes ? 

Des maladies inconnues qui apparaissent subitement dans le monde -notamment en franchissant la barrière des espèces comme le virus du Sida dans les années 80 - et parfois se propagent à toute vitesse - comme l'épidémie de Sras en 2003 qui s'est répandue en 24 heures dans six pays différents.Des syndromes déjà identifiés mais qui infectent une nouvelle zone géographique, comme le virus du Nil occidental, localisé en Méditerranée, qui s'est pourtant propagé en quatre ans aux États-Unis. Ou le chikungunya, connue en Inde et Afrique de l'Est, qui a touché la Réunion en 2005.Des maladies, enfin, qu'on croyait disparues, ou presque, et qui refont surface. Comme la tuberculose en région parisienne. 

Faut-il en avoir peur ? 

Pas question d'affoler les opinions publiques, affirmait un rapport de la sénatrice UMP du Bas-Rhin Fabienne Keller en juillet dernier. Mais, il faut "leur faire prendre conscience de la globalisation du phénomène des maladies infectieuses émergentes ".

Lire le rapport "Les nouvelles menaces des maladies infectieuses émergentes"

Ces épidémies ne sont pas forcément dangereuses - celle du virus H1N1 l'a démontré, faisant beaucoup moins de victimes que prévu. "Ce qui est nouveau, c'est la vitesse à laquelle elles peuvent se propager ", explique Alice Dautry, directrice générale de l'Institut Pasteur. À cause à la mondialisation des échanges et au développement du transport aérien. 

Ces maladies représentent donc surtout un défi pour les scientifiques et gouvernants de la planète. "Comment appliquer au XXIe siècle des mesures traditionnelles de santé publique -isolement ou mises en quarantaine - dans une société complexe, mobile, éclatée et en crise ", interrogeait le rapport parlementaire. Comment gérer également la communication en cas d'alerte, sans créer une panique pour rien, et en tenant compte de la diffusion ultrarapide des infos (vraies ou fantasmées d'ailleurs) sur internet et les réseaux sociaux ?

Pourquoi un centre dédié ?

Il s'agit de regrouper des équipes qui travaillent sur différents aspects de ces maladies émergentes, pour tenter de mieux les anticiper, les diagnostiquer, les cerner et les combattre. D'y associer des start-up de biotechnologie. Et de mettre à disposition de ce petit monde des équipements de pointe.

Voir le descriptif de l'Institut Pasteur

Concrètement, dès qu'une alerte sera déclenchée dans le monde, les 400 chercheurs du centre seront mobilisés. Objectif : dessiner la carte génétique du nouveau virus, développer des tests diagnostics pour établir si l'on est face à une pandémie, puis le cas échéant, développer des nouveaux traitements ou vaccins.

Grâce à ce centre, les autorités scientifiques espèrent surtout gagner du temps face à ces maladies. Dans les années 80, il a fallu deux ans, pour identifier le virus du Sida, un mois pour le coronavirus du SRAS. En mobilisant tant de chercheurs simultanément, l'Institut Pasteur compte ne mettre plus que quelques jours à identifier la prochaine épidémie. 

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