Journée mondiale Alzheimer : la thérapie par le jeu vidéo pour lutter contre les effets de la maladie

Devant un écran de télévision relié à une caméra qui capte ses mouvements, Claude, 74 ans, lève son bras gauche pour diriger un bateau virtuel. Jérémie anime la séance autour d'un jeu d'aventure nommé X-TORP. Nous sommes au Mans, où depuis plusieurs années l’association France Alzheimer propose dans ses locaux cette thérapie originale par le jeu pour tenter de lutter contre les effets de la maladie. Un jeu qui permet de stimuler les capacités cognitives : "On travaille sur les sons, sur la culture, la coordination", liste l'animateur.

Claude, atteint de la maladie d’Alzheimer, apprécie. "C'est surtout un exercice de mémoire, cela fait travailler notre cerveau, c'est bénéfique pour la maladie que j'ai", se satisfait-il. Jean-Claude, "80 ans à la fin de l'année", abonde. "Je fais des progrès, je ne veux pas me vanter de ça, mais ça permet d'entretenir la mémoire", explique le retraité.

Ralentir l'avancée de la maladie d'Alzheimer

Son épouse Jacqueline raconte ce que ces séances ludiques apportent à son mari depuis trois ans : "Un bien-être physique, c'est sûr. Dans la tête aussi, mais une amélioration, c'est difficile [de l'affirmer], parce qu'il me semble que la maladie progresse un peu." C'est aussi ce que constate Lucienne, la femme de Jean-Claude : "Malheureusement, il n'y a rien à faire, on sait à quoi s'attendre. Cela ne va pas aller en s'arrangeant donc... pas simple", souffle-t-elle, la voix brisée.

Pour Jean-Claude Maignan, le président de l'association France Alzheimer dans la Sarthe, ce jeu vidéo représente une initiative intéressante, car il n'existe pas de médicament contre la maladie d'Alzheimer. "C'est une maladie qui avance par paliers, qui avance plus ou moins rapidement, selon les individus, décrit-il. Donc, il y a un moment où la maladie prend le dessus, mais ce genre de jeu permet de ralentir un peu les choses." 

Une quinzaine de patients ont participé à ces ateliers dans le départementde la Sarthe. "Le but, c'est de gagner des mois, voire des années avant que les choses ne s'aggravent", estime Jean-Claude Maignan, qui souhaite que ces ateliers se généralisent dans toute la France. Dans le pays, moins d'un Français sur dix connaît les moyens de prévenir la maladie, selon une enquête Ifop présentée mardi 21 septembre par la fondation Médéric Alzheimer à l’occasion de la journée mondiale Alzheimer.