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Des scientifiques suspendent leurs recherches sur un virus de la grippe hautement mortel

Une équipe scientifique internationale a annoncé qu'elle suspendait ses travaux pour 60 jours sur un virus H5N1, celui de la fameuse grippe A, hautement dangereux. Ils l'ont transformé pour qu'il se transmette entre hommes. Ils demandent aux pouvoirs publics de décider de l'avenir de leurs recherches.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

D'un côté, un virus mortel, fabriqué dans un laboratoire, avec toujours le risque de le voir s'en échapper d'une manière ou d'une autre. D'un autre côté, un programme de recherche primordial pour lutter contre ledit virus, en l'occurrence, le fameux H5N1, celui de la grippe A, qui n'a pour l'instant provoqué qu'une belle (et coûteuse) peur à travers le monde. Mais qui peut encore faire bien pire, assure les chercheurs.

C'est désormais aux pouvoirs publics qu'appartient le choix : continuer une recherche potentiellement dangereuse, pour trouver un remède, ou la cesser. L'équipe emmenée par Ron Fouchier, du centre médical universitaire Erasmus aux Pays-Bas, Adolfo Garcia-Sastre, de l'Ecole de médecine du Mont-Sinaï à New York, et Yoshihiro Kawaoka, de l'Université du Wisconsin, a décidé d'interrompre ses travaux pour 60 jours.

Dans une lettre publiée dans les revues Nature et Science, les chercheurs expliquent que la mutation qu'ils ont obtenu en laboratoire peut très bien se produire dans la nature. Ils ont réussi à rendre le virus transmissible d'homme à homme, aussi facilement que la grippe saisonnière. Or, le virus H5N1 est bien plus mortel que celui de la grippe espagnole, qui a tué entre 20 et 40 millions de personnes en 1918-1919. Mais jusqu'à présent, les malades ont tous été infectés par contact avec des animaux touchés.

Pour l'équipe, les recherches en laboratoire sont essentielles pour lutter contre un tel tueur de masse, qui peut éclore à tout moment. Mais face à l'inquiétude qu'elles provoque, à travers des scénarios d'échappements accidentels ou de bioterrorisme, ils demandent aux pouvoirs publics d'assurer la sécurité du programme.

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