Diabète : attention à l'hypoglycémie au volant
A l'occasion de la Journée mondiale du diabète, qui avait lieu ce 14 novembre, l’institut de sondage BVA s'est vu commander une enquête[1] sur les attitudes et comportements des conducteurs diabétiques, ainsi que leur niveau d'information en terme de prévention des risques.
Un quart des diabétiques interrogés par les enquêteurs ont déjà ressenti les symptômes de l'hypoglycémie au volant [2]. Quatre sur cinq "savaient déjà identifier les symptômes de l'hypoglycémie".
Quatre conducteurs diabétiques sur dix ayant déjà ressenti ces symptômes déclarent ne jamais en avoir fait part ni à leur entourage, ni à un professionnel de santé. Selon cette enquête de BVA, près de six patients sur dix n'ont jamais été alertés "des risques secondaires possibles de cette maladie chronique pouvait entraîner sur la conduite" par un médecin. Quatre patients sur dix s'estiment en outre mal informés sur les effets secondaires de leur traitement.
Parmi les conseils donnés par les professionnels de santé, les plus utiles et spécifiques au traitement du diabète ne seraient donnés que dans moins de la moitié des cas - à savoir le fait de prendre avec soi des aliments ou des boissons sucrées, et le fait de ne surtout pas consommer d’alcool.
L'association Prévention routière rappelle que, pour réduire au maximum les risques liés à leur diabète, les conducteurs devraient :
- toujours avoir sous la main un en-cas sucré ou une boisson sucrée ;
- ne jamais consommer d’alcool avant de conduire ;
- ne jamais prendre le volant sans faire le contrôle lorsqu’ils se sentent faible ;
- ne jamais faire d’injection d’insuline juste avant de perdre le volant ;
- contrôler systématiquement leur glycémie avant de prendre le volant ;
- contrôler leur glycémie toutes les deux heures sur la route, à l’occasion de pauses (le contrôle de la glycémie capillaire doit être effectuée après avoir consommé du sucre).
La loi prévoit que les conducteurs souffrant de diabète doivent consulter de leur propre initiative un médecin agréé par leur préfecture, afin que celui-ci vérifie leur aptitude à la conduite. Cette obligation légale serait ignorée par les trois quarts des patients.
Crédit : association Prévention routière / MSD / BVA
[1] Sondage commandé par l'Association Prévention Routière et le laboratoire pharmaceutique MSD France (filiale de la société Merck), réalisé auprès de 236 automobilistes traités pour un diabète de type 2 et, pour comparaison, auprès de 964 personnes non-diabétiques "constituant un échantillon national représentatif des automobilistes en termes de sexe, âge et profession" (36 patients diabétiques ont été inclus dans le premier groupe).
[2] Comparés à l’ensemble des automobilistes (sans prise en compte des âges), les symptômes de malaise déjà ressentis au volant ne sont globalement pas plus nombreux chez les conducteurs diabétiques. Cinq conducteurs sur dix (diabétiques ou non) déclarent avoir ressenti de la fatigue, quatre sur dix rapportent des difficultés de concentration, deux sur dix des altérations de l’appréciation des distances, des palpitations, des tremblements ou un engourdissement, de la confusion, des sueurs. En revanche, quatre conducteurs diabétiques sur dix déclarent avoir déjà ressenti "une dégradation de [leur] vision, des difficultés à voir le jour ou une sensibilité accrue aux éblouissements", contre trois sur dix dans la population générale. L'âge des personnes interrogées pourrait toutefois entrer ici en ligne de compte. En effet, selon l'évaluation de l’institut BVA, les trois quarts des conducteurs diabétiques ont plus de 50 ans. Les enquêteurs notent que "du fait de leur âge, les conducteurs diabétiques sont plus expérimentés que la moyenne des automobilistes français." En dépit de ce fait, les conseils généraux présentés dans cet article restent pertinents.
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