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Vidéo Coronavirus : dans un Ehpad de Bures-sur-Yvette, le lent processus de dépistage des résidents

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
L'Oeil du 20h : 21/04/20
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

En Essonne, dans l’Ehpad les Côteaux de l’Yvette du groupe Korian, 21 des 88 résidents sont décédés à la suite de symptômes du Covid-19. Aujourd’hui, leurs familles se demandent pourquoi il a fallu attendre plus de trois semaines pour que les bien portants soient séparés des malades.

Christian Giraud avait 71 ans. Il est décédé le 3 avril dernier à l’Ehpad les Côteaux de l’Yvette. Sur son acte de décès, il est écrit "suspicion de Coronavirus". Lorsque les deux frères sont prévenus du décès de leur papa. Ils découvrent qu’il n’est pas un cas isolé : "Arrivés aux pompes funèbres, on tombe sur une personne qui nous dit que Korian la semaine dernière ils étaient déjà à 14 décès. Donc on est très surpris. On ne comprend pas, par la suite on apprend qu’il y a 19 décès dans la maison, donc on s’aperçoit que mon père n’est pas un cas isolé et on nous a prévenu de rien."

Nous avons consulté les courriels envoyés aux familles par le groupe Korian. Le 22 mars, ils préviennent que le virus est entré dans l’Ehpad : "notre médecin coordonnateur (...) a été diagnostiquée positive". Ils précisent prendre toutes les précautions : "Tous nos résidents sont en confinement dans leurs chambres (...) afin d’éviter tout risque de contamination croisée."

Le 31 mars, la direction annonce un décès, puis pendant 10 jours, les résidents décédés ne sont plus évoqués. Le 5 avril, elle écrit ne pas manquer de matériel. Quatre jours plus tard, elle réaffirme sa "mobilisation totale".

A cette date là pourtant, 19 résidents de l’Ehpad sont décédés. Le maire de la ville, Jean-François Vigier (sans étiquette) enrage du retard pris. Trois semaines se sont écoulées après la première contamination, pour dépister les personnes âgées : "Il a fallu que je me fâche pour obtenir la réalisation des tests qui est quand même la moindre des choses. Ce qui m'intéresse désormais, c’est la sécurisation de cet établissement." 

Alors pourquoi ces trois semaines avant de tester tout le monde ? Dans un message aux familles, le 10 avril, Korian se justifie : "Nous étions considérés jusqu’à présent par l’Autorité Régionale de Santé de l'Île-de-France comme non prioritaires pour ces tests".

Comment un établissement avec autant de décès peut-il ne pas être prioritaire ? Voici ce que nous a confié un responsable de l’ARS Île-de-France : "On n’a pas la capacité de tester tout le monde, on va prioriser les établissements qui en ont le plus besoin. Au vu de la situation, il devait y avoir des établissements dans une situation plus critique." 

Depuis, tous les résidents des Côteaux de l’Yvette ont été testés et séparés dans deux ailes du bâtiment : 29 sont négatifs, 28 positifs au Covid-19. Et 21 en sont décédés. Contacté, le groupe Korian affirme avoir toujours "agi en application de la doctrine établie par le ministère de la Santé".

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