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Vidéo Covid-19 : Philippe Juvin alerte sur "les trous dans la raquette de la vaccination" et demande des "consultations de dépistage du Covid long"

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Le chef du service des urgences de l'hôpital Pompidou à Paris et candidat à la primaire LR prône la création "de consultations de dépistage et de prise en charge du Covid long partout en France."

"Moi, ministre de la Santé, je prendrais des mesures pour créer partout en France des consultations de dépistage et de prise en charge du Covid long", a déclaré Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Pompidou à Paris dimanche 19 septembre sur franceinfo. Il est également candidat à la candidature LR en vue de l'élection présidentielle. Il alerte également sur les "trous dans la raquette de la vaccination" concernant les plus de 85 ans et les 12-17 ans.

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La question du Covid long inquiète particulièrement Philippe Juvin. Il estime que cela touche environ 6% des moins de 17 ans ayant eu le Covid-19, et 15% "des gens un peu plus âgés". Au-delà de la fatigue, "dans la moitié des cas, il y a une impossibilité de reprendre une activité normale. Le Covid long, les Anglais disent que c'est la prochaine menace épidémique. C'est un sujet absolument fondamental qu'on ne prend pas en compte en France", insiste le chef des urgences de l'hopital Pompidou. Il prône donc la création "de consultations de dépistage et de prise en charge du Covid long partout en France."

Parmi les conséquences de l'épidémie de Covid-19, Philippe Juvin s'inquiète également "de la très grande désorganisation du système."

"Il y a dans les hôpitaux 20 à 30% des lits qui sont actuellement fermés parce que nous manquons de personnel, le personnel est fatigué et usé."

Philippe Juvin

à franceinfo

Cela empêche "d'aller chercher tous les gens qui n'ont pas été soignés de maladies du cancer, de maladies du cœur depuis un an et demi", dit-il. S'appuyant sur des statistiques, il affirme que "si on n'a pas une action politique organisée dans les 10 prochaines années, on aura 5 à 6 000 morts supplémentaires de cancer du côlon et de cancers du sein, car les gens n'ont pas été dépistés ou traités suffisamment tôt". D'après lui, il faut donc "renforcer notre système hospitalier rapidement, rouvrir les lits qui sont fermés."

Le candidat à l'élection présidentielle alerte par ailleurs sur "deux trous dans la raquette de la vaccination : les gens les plus âgés de plus de 85 ans qui ne sont pas suffisamment vaccinés, ce qui n'est pas le cas chez nos voisins, et probablement les jeunes de 12 à 17 ans". Il estime que la vaccination dans les écoles, "qui avait été présentée comme un truc extraordinaire, ne marche pas". Philippe Juvin propose "qu'on trouve des solutions pour aller vacciner, par exemple chez eux tous ces patients âgés qui ne sont pas vaccinés". D'après lui, "notre organisation est encore trop centralisée, il faut la décentraliser, faire plus appel aux médecins de ville, ce que nous n'avons pas suffisamment fait". Il faut "arrêter les grandes déclarations", car "la politique, c'est simple : on regarde et on tire des conséquences".

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