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Vidéo Covid-19 : "L'annulation de la dette ce n'est pas une solution", affirme le gouverneur de la Banque de France

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Article rédigé par franceinfo
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François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, rappelle mardi sur franceinfo que l'annulation de la dette de 600 milliards "n'est pas compatible avec les règles du jeu de l'euro".

"Une dette, elle doit être remboursée tôt ou tard, c'est une question de confiance", déclare François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, mardi 9 mars sur franceinfo. "L'annulation de la dette ce n'est pas une solution." Le soutien de l'État à l'économie durant cette crise sanitaire a augmenté considérablement la dette de la France. Des voix proposent l'annulation de cette dette pour repartir sur des bases plus saines. François Villeroy de Galhau s'y oppose.

Si vous me prêter 100 euros et que je vous dis que je ne vais pas vous rembourser ces 100 euros, vous ne me prêterez plus jamais. Or, la France va avoir besoin d'emprunter durablement.

François Villeroy de Galhau

à franceinfo

Il rappelle d'abord que l'annulation de la dette de 600 milliards "n'est pas compatible avec les règles du jeu de l'euro". La réécriture des traités européens est, selon lui, "une hypothèse théorique puisque nous avons engagé notre parole et il faut avoir l'honnêteté de dire que ceux qui proposent l'annulation de la dette, cela revient à quitter l'euro parce que nos partenaires ne seront pas d'accord", a-t-il expliqué.

"Nous sommes pratiquement le seul pays où ce débat ait lieu. Donc, il n'y a pas de demande de la part des autres pays. Il n'y aura pas de consensus pour changer les règles de l'euro", assure-t-il. "Il n'y a pas d'annulation de la dette, ni aux États-Unis, ni au Canada, ni au Japon ni en Grande-Bretagne, parce que ça protège la confiance dans la monnaie", précise-t-il.

Le gouverneur de la Banque de France préfère que la France se concentre sur les pistes à mettre en place pour rembourser cette dette. "Il faut combiner trois ingrédients", selon lui. "Le temps. Je plaide pour une stratégie de désendettement qui commencerait une fois qu'on aura retrouvé le niveau pré-Covid, c'est à dire après 2022, et qui s'étale sur dix ans", propose-t-il. Enfin, "la croissance" et "une meilleure maîtrise de nos coûts publics, une meilleure efficacité de nos dépenses publiques", précise-t-il.

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