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Vaccin contre le Covid-19 : GSK a lancé la production d'adjuvant dans son usine de Saint-Amand-les-Eaux

La production de vaccins n'a pas encore commencé en France mais l’usine du laboratoire britannique GSK, à St-Amand-les-Eaux (Nord), a déjà commencé la fabrication d’adjuvant, un produit qui sera nécessaire à l’administration de certains vaccins, comme celui de Sanofi.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Eric Moreau, directeur du site GSK de Saint-Amand-les-Eaux, en tenue de protection stérile. En arrière-plan, la machine dans laquelle est fabriqué l'adjuvant qui sera administré aux patients en même temps que certains vaccins, comme celui de Sanofi. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

L'usine de vaccins du Britannique GSK de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, était presque tombée dans l'oubli. La machine de fabrication de produits adjuvants, qui seront nécessaire à l'administration de certains vaccins contre le coronavirus Covid-19, comme celui de Sanofi, a repris du service.

"Cette machine avait déjà été utilisée dans le cadre de la pandémie de grippe AH1N1 il y a une dizaine d'années, explique Eric Moreau, le directeur du site. C'est un équipement qu'on maintenait : nous faisions un ou deux lots par an. L'intérêt était de maintenir l'équipement et de maintenir la connaissance. Car il s'agit tout de même d'un équipement difficile à faire fonctionner."

Lorsqu'on a redémarré il y a quelques mois, on a pu le faire beaucoup plus vite puisqu'on avait déjà les ressources formées sur le site.

Eric Moreau

à franceinfo

Cette machine ressemble à des cuves reliées à des tuyaux. Elle n'est pas très impressionnante. "Je peux comprendre que pour vous, ce soit un peu frustrant, sourit Eric Moreau. Parce qu'on ne voit pas le produit : on veut le protéger et donc on le met à l'intérieur pour faire en sorte qu'il soit protégé de l'air et de son environnement. Tout se passe à l'intérieur de ces cuves et de ces tuyaux."

Dix ans après la grippe H1N1, la formule est toujours la même. "La production, c'est une phase d'huile et une phase d'eau, avec du squalène et du toco-ferrol, explique le directeur de l'usine. C'est un mélange de ces deux phases qui nous donne cet adjuvant."

L'intérêt de l'adjuvant est qu'il s'agit d'une solution qui va booster la réponse immunitaire. Au moment de l'injection du vaccin, le système immunitaire va réagir plus fort, ce qui permet, d'un point de vue opérationnel, de devoir mettre moins d'antigène dans chacun des vaccins.

Eric Moreau

à franceinfo

"Cela a donc un intérêt particulier dans le cas d'une pandémie, souligne Eric Moreau, parce que cela va nous permettre de vacciner plus de gens plus vite." L'adjuvant, qui se présente sous la forme d'un liquide blanc, sera administré aux patients avec le futur vaccin contre le Covid-19 du Français Sanofi, également avec des projets de vaccins canadiens et chinois. Pour produire cet adjuvant, une quarantaine de personnes ont déjà été embauchées. S'y joindront bientôt une soixantaine. Une activité qui fait la fierté des salariés et des habitants de Saint-Amand-les-Eaux, raconte Elodie Plaisant, directrice de la production.

"C'est un super challenge, souligne-t-elle. On fait des recrutements d'équipe, on forme les gens. On va sortir un produit qui va participer à la lutte contre la Covid-19. Il y a vraiment une grosse fierté de travailler sur ce type de projet." GSK prévoit de produire ici l'an prochain plusieurs centaines de millions de doses d'adjuvant.

GSK a lancé la production d'adjuvant dans son usine de Saint-Amand-les-Eaux - reportage Solenn Le Hen

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