Israël : "Le Covid-19 est derrière nous", estime l'immunologue Cyrille Cohen, pour qui le vaccin est "une baguette magique"
"Nous sommes proches de l'immunité collective", a estime le médecin sur franceinfo alors qu'Israël a levé quasiment toutes ses restrictions sanitaires contre l'épidémie de coronavirus.
"Le Covid-19 est derrière nous", a estimé mardi 1er juin sur franceinfo le professeur Cyrille Cohen, immunologue à l’université de Bar-Ilan dans le district de Tel-Aviv en Israël et membre du conseil consultatif sur les essais cliniques des vaccins contre le Covid-19. "Le vaccin a fait des miracles, c'est une baguette magique", avance-t-il pour expliquer la réussite de la gestion de crise dans son pays, où de nombreuses restrictions sont levées ce mardi.
franceinfo : Est-ce un retour à la vie d'avant ?
Cyrille Cohen : Pratiquement, on est presque dans un jour historique. Depuis plus de trois mois, on ouvre. On a levé beaucoup de restrictions. Là, on réalise que dans un sens, le Covid-19 est derrière nous. Dans tout Israël, on a 350 cas positifs, on a entre 10 et 20 cas par jour. Nos hôpitaux ne sont plus engorgés, on a moins de 50 patients en état grave. On n'a plus de port du masque depuis un mois et demi à l'extérieur. Aujourd'hui, on n'a plus de restrictions au niveau du métrage, des rassemblements, au niveau de la distanciation sociale, pour vaccinés et non-vaccinés. Tout est annulé. La seule chose qu'on maintient, c'est le port du masque à l'intérieur, dans les endroits fermés. Dans le courant du mois de juin, si ces chiffres se confirment, ça aussi on s'en débarrassera.
Comment expliquez-vous cette situation dans un pays de 10 millions d'habitants ?
Un mot résumerait toute cette situation : le vaccin. Le vaccin a fait des miracles, c'est une baguette magique. On a vacciné vite et bien en Israël. On était aux prises avec le variant britannique dans une course contre la montre qui a fait beaucoup de dégâts, même quand on a commencé à vacciner car la population n'était pas suffisamment protégée. D'un coup, quand on a ouvert la vaccination à tous, le 4 février, on a commencé à voir un déclin de l'épidémie de manière impressionnante. Ce qui nous a encore renforcés, c'est le fait que, très rapidement, nous avons réussi protéger les personnes à risques et les personnes âgées. Depuis trois mois nous levons toutes les deux semaines des restrictions et nous n'avons pas vu de hausse. A chaque fois qu'on ouvrait, on continuait à voir un déclin de l'épidémie. On ne peut pas dire que l'épidémie est finie, mais on pense qu'on est au seuil de l'immunité collective : 60% des Israéliens sont vaccinés, et on a à peu près 10% de convalescents, donc on est autour de 70% de la population protégée. Les enfants sont moins enclins à être infectés. Aujourd'hui, nous devrions décider si on ouvre la vaccination aux 12-15 ans. Le gros de la population étant vacciné, nous sommes proches de l'immunité collective.
Le virus ne connaissant pas les frontières, comment aider les habitants de Cisjordanie, de Gaza à se faire vacciner ?
Nous leur avons donné des centaines de milliers de doses. C'est très important d'avoir un effort global. C'est un combat mondial. Ce qui nous inquiète, ce sont les variants, qui se propagent. Nous avons de bonnes nouvelles car le vaccin – en Israël, nous vaccinons essentiellement avec Pfizer, le vaccin à ARN – serait protecteur de la plupart de ces variants, peut-être pas au même taux que le variant originel, mais de manière très proche. Nous contrôlons ceux qui entrent à l'aéroport : nous n'importons pas de variant. Chaque cas positif est séquencé pour déterminer si c'est un variant ou non.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.