Guyane : la campagne de vaccination patine, les habitants sont sceptiques
En Guyane, le rebond épidémique dû au variant brésilien du Covid-19 inquiète, d'autant que la campagne de vaccination ne reçoit pas l'adhésion de la population. Excédée, la directrice de l'Agence régionale de santé a affirmé qu'elle était prête à laisser les doses à d'autres territoires qui les réclament.
RECTIFICATIF. Le commentaire de notre reportage sur la vaccination en Guyane a pu laisser penser que Mme Phinera-Horth, sénatrice (RDPI) de Guyane, cautionne des fake news. Or ce n’est pas le cas. France Télévisions présente ses excuses à toute personne qui aurait pu être heurtée par cette imprécision.
En Guyane, des patients atteints du Covid-19, intubés et en réanimation, ont été évacués par avion vers la Martinique. La Guyane est le département français le plus touché par le virus, et pourtant, la campagne vaccinale patine. Seuls 12% des Guyanais ont reçu une première dose du vaccin, un chiffre bien inférieur à la moyenne nationale, qui s'élève à 32%.
Des fausses informations fantasques
En effet, la population reste sceptique. En cause, les fausses informations. Les autorités sanitaires en ont recensé de nombreuses, dont certaines des plus fantasques : le vaccin transformerait en cheval, ou rendrait stérile. Ce discours antivaccins est assumé par des responsables politiques, comme Marie-Laure Phinera-Horth, sénatrice : "Nous avons cette liberté de choisir, donc pour le moment, on a le droit de choisir de se faire vacciner ou pas. Moi, j'ai choisi de ne pas me faire vacciner." Pour convaincre les réticents, des médiateurs se rendent dans les quartiers les plus précaires. D'autres parcourent le fleuve Maroni pour inciter les plus isolés à se faire vacciner, en vain. Des dizaines de milliers de doses sont inutilisées ; l'Agence régionale de santé a donc suspendu toutes les livraisons jusqu'à nouvel ordre. "D'autres territoires que le nôtre réclament des doses Pfizer, il ne serait pas juste que nous gardions des doses ici en Guyane alors que d'autres les réclament", a affirmé Clara De Bort, directrice de l'ARS de Guyane.
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