Désintox. Non, ce n'est pas grâce au Brexit que le Royaume-Uni peut bénéficier en avance du vaccin contre la Covid-19

Si les Anglais peuvent piquer les premiers, c’est grâce au Brexit ! C’est ce qui se dit chez les conservateurs : le Royaume-Uni accède avant ses voisins au vaccin de Pfizer et BioNTech contre la Covid-19 car il s’est affranchi des textes de l’Union européenne.

« Jusqu’à il y a peu, nous étions dans l’agence médicale européenne, l’EMA. Mais grâce au Brexit, nous avons pu prendre une décision en nous appuyant sur le régulateur britannique » s’enthousiasme le ministre de la Santé britannique Matt Hancock sur Times Radio, le 2 décembre. « Nous n'avons pu approuver ce vaccin aussi rapidement que parce que nous avons quitté l'UE », abonde sur Twitter un autre membre du Cabinet. « Grâce au Brexit, nous pouvons maintenant avancer rapidement et en toute sécurité », renchérit une parlementaire conservatrice.

C’est en réalité parfaitement faux. Comme le rappelle June Raine, la numéro 1 de l’agence de régulation des médicaments britanniques, lors d’une conférence de presse : « Nous avons pu autoriser la fourniture de ce vaccin en utilisant des dispositions du droit européen, qui prévalent jusqu'au 1er janvier ».

En effet, en temps normal, un vaccin doit préalablement être approuvé par l’agence du médicament européen avant que les États membres l’utilisent. Sauf que l’UE autorise aussi ses membres à outrepasser cette approbation, de manière temporaire, et si un vaccin semble faire ses preuves. Et c’est précisément de ce régime d’exception dont a profité le Royaume-Uni pour vacciner en premier, puisque ces textes s’appliquent encore au pays jusqu’à la fin 2020.

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