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Covid-19 : Pfizer va réduire temporairement les livraisons de son vaccin en Europe jusqu'à début février, plusieurs pays expriment leur inquiétude

Le laboratoire américain explique que la rénovation d'une usine de fabrication l'oblige à cette baisse temporaire, mais permettra ensuite de livrer davantage de doses.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Des fioles vides du vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19, à l'hôpital Emile Muller de Mulhouse (Haut-Rhin), le 8 janvier 2021. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

L'impact sera-t-il de nature à ralentir la vaccination des Européens ? Le laboratoire américain Pfizer, qui fabrique avec BioNTech l'un des deux vaccins contre le Covid-19 actuellement autorisés en Europe, a annoncé vendredi 15 janvier qu'il devrait réduire temporairement les livraisons de nouvelles doses aux pays du continent, "de fin janvier à début février". Il explique cette décision par les conséquences de travaux destinés à augmenter la capacité de production de l'usine de Puurs, en Belgique.

Les modifications à effectuer dans la structure de production "nécessitent des approbations réglementaires supplémentaires" et il pourra y avoir en conséquence "des fluctuations dans les calendriers de commandes et de livraisons dans l'usine de Puurs dans un avenir proche", explique l'entreprise dans un message transmis à l'AFP. 

Pfizer promet de rattraper le retard d'ici fin mars

"Cela permettra une augmentation significative des doses disponibles pour les patients à la fin février et en mars", assure Pfizer dans une autre déclaration, à Reuters cette fois.

L'entreprise rappelle avoir pour nouvel objectif de produire 2 milliards de doses de ce vaccin en 2021, contre 1,3 milliard auparavant. C'est également ce qu'a annoncé son partenaire allemand BioNTech, qui prépare l'ouverture en février d'une nouvelle usine en Allemagne.

"J'ai immédiatement appelé le directeur-général de Pfizer (...) Il m'a assuré que toutes les doses garanties pour le premier trimestre [à destination de pays de l'UE] seront bien livrées au premier trimestre", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse à Lisbonne. Ce qui impliquerait que les retards de fin janvier et début février soient compensés d'ici fin mars.

De nombreuses zones d'ombre

"Ça ne remettrait pas en cause la livraison la semaine prochaine pour la France de 500 000 doses supplémentaires" du vaccin Pfizer/BioNTech, s'ajoutant au 1,6 million dont elle dispose déjà, rassure l'entourage du ministre de la Santé, Olivier Véran, auprès de franceinfo. Cette source rappelle qu'il n'est pas question d'une "cessation totale" des livraisons mais de "retards".

"Cette forte baisse obligera le Gouvernement à ajuster le rythme des vaccinations dans les semaines à venir. Les conditions de cet aménagement seront précisées dès que la France connaîtra exactement le niveau des futures livraisons", a communiqué l'Elysée, joint par France Télévisions, un peu plus tard.

En Allemagne, le ministère de la Santé a dit "prendre note avec regret de cette communication inattendue et à très court terme" de la Commission européenne et de Pfizer, alors qu'un calendrier de livraison avait été établi jusqu'à mi-février. Parallèlement, les ministres de la Santé de six autres pays de l'Union européenne – le Danemark, l'Estonie, la Finlande, la Lituanie, la Lettonie et la Suède – ont exprimé leur "sérieuse préoccupation" quant à une situation qu'ils jugent "inacceptable" et dont ils estiment qu'elle porte préjudice à la "crédibilité du processus de vaccination".

Pfizer n'a pas précisé quelle sera l'ampleur de la réduction temporaire de ses livraisons. La Norvège, qui n'est pas membre de l'UE mais sera également affectée, explique tabler sur une baisse de 17,8% des volumes de doses qu'elle recevra sur cette période par rapport à ses prévisions.

La durée exacte des perturbations est elle aussi floue. L'Allemagne a évoqué une période de "trois à quatre semaines""Certains se sont vu donner comme date limite le 8 février 2021, d'autres n'ont eu aucune information sur la durée de la baisse prévue des livraisons", déplorent de leur côté les six pays baltes et scandinaves de l'UE.

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