"C’est inhumain, ces inscriptions par ordinateur !" : la sécu appelle directement les plus de 75 ans pour des rendez-vous de vaccination
Plus d'un tiers des plus de 75 ans ne sont toujours pas vaccinés contre le Covid-19. La Sécurité sociale tente donc de les appeler un par un pour leur proposer un rendez-vous. Reportage à Vannes, en Bretagne.
"Allo, bonjour, Anne-Marie Denis de la Caisse primaire d'assurance maladie. Je vous appelle concernant la vaccination contre la Covid." À la Caisse d’assurance maladie du Morbihan, l’objectif est d’appeler d’ici la fin du mois 14 000 seniors de plus de 75 ans qui ne sont pas vaccinés contre le Covid-19. De plus en plus de Français ont la possibilité d'obtenir un créneau de vaccination, mais environ 35% des plus de 75 ans n'ont toujours pas reçu une dose de vaccin, soit plus de deux millions de personnes. Depuis quelques jours, la Sécurité sociale les appelle un par un pour leur proposer un rendez-vous "coupe-file".
"J'ai un rendez vous dès cet après-midi. Est-ce que vous seriez disponible ?" demande Anne-Marie Denis à son interlocutrice, Marie, qui accepte un rendez-vous "à 18h39" au vaccinodrome de Vannes. Pour cette femme de 75 ans, cet appel coupe-file est inespéré : "Vous êtes un sauveur. Je désespérais, j' avais abandonné. Je me disais : tant pis, je me ferai vacciner quand il n'y aura plus personne. C’est inhumain, ces inscriptions par ordinateur, Doctolib, doc je ne sais plus quoi ! On fait le truc, on passe trois ou quatre heures avec des crises de rage et d’impuissance. C'est horrible !"
Aucune obligation de se faire vacciner
Pour Mohamed Azgag, le directeur de la Caisse d’assurance maladie du Morbihan, le dispositif vise à s’assurer que tous les plus de 75 ans qui veulent être vaccinés puissent le faire, grâce à des créneaux dédiés dans les centres de vaccination. Mais il n’est pas question de les obliger à se faire vacciner. "Cela reste effectivement des décisions individuelles et nos agents n'ont pas vocation à vouloir convaincre, explique-t-il. Le but est de se rapprocher de ces personnes-là et de voir un petit peu dans quelle situation elles sont. Est-ce qu'elles ont pris rendez-vous, est-ce qu’elles éprouvent des difficultés pour en prendre un ? Et de leur proposer in fine, avec leur accord, un rendez-vous."
Pour les personnes âgées qui ont des difficultés à se déplacer, la Sécurité sociale autorise les médecins traitants à prescrire un taxi ou une ambulance pour qu’elles puissent se rendre en centre de vaccination.
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