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Covid-19 : en Guyane, la situation "reste sous tension" selon le docteur Loïc Epelboin, infectiologue au Centre hospitalier de Cayenne

Seule 10 % de la population guyanaise est vaccinée complètement, et 15 % a reçu la première injection.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Au dispensaire de Maripasoula en Guyane française, dans une salle dédiee au dépistage du COVID, une soignante effectue un test de dépistage PCR. (THIBAUD VAERMAN / HANS LUCAS)

En Guyane la situation "reste sous tension au niveau des centres hospitaliers où les salles d'hospitalisation classiques ou de réanimation restent largement remplies avec beaucoup de nouvelles hospitalisations chaque jour", indique jeudi 24 juin sur franceinfo le docteur Loïc Epelboin, infectiologue au Centre hospitalier de Cayenne. Dans ce territoire français d'outre-mer, il y a encore une incidence de 281 cas pour 100 000 habitants. Malgré cela, la population rechigne à se faire vacciner. "On est à peu près à 10 % de la population qui est vaccinée de façon complète et 15 % de la population qui a reçu une dose. C'est un peu décevant".

franceinfo : Êtes-vous encore sous haute tension en Guyane ?

Loïc Epelboin : Oui, tout à fait sous tension. Il y a une petite décroissance de l'incidence dans la population générale. Mais c'est vrai qu'on reste sous tension au niveau des centres hospitaliers, où les salles d'hospitalisation classiques ou de réanimation restent largement remplies, avec beaucoup de nouvelles hospitalisations chaque jour. Et au niveau des centres hospitaliers, c'est tendu aussi.

Comment expliquer cette situation. Est-ce un échec de la campagne de vaccination ?

Clairement, c'est la campagne de vaccination qui n'est pas à la hauteur de nos espérances, notamment au sein de la population qui n'est pas encore convaincue de se faire vacciner. De plus, il y a eu un petit mélange des genres avec la campagne électorale pour l'élection du président de la collectivité territoriale de Guyane. Il y a eu des enjeux politiques autour de la question de la vaccination auxquels, nous les soignants, on ne s'attendait pas vraiment.

En tant que soignant parvenez-vous à convaincre les Guyanais et les Guyanaises d'aller se faire vacciner ?

On les convaint mais tout doucement car on est à peu près à 10 % de la population qui est vaccinée de façon complète et 15 % de la population qui a reçu une dose. C'est un peu décevant, d'autant qu'on a eu très vite des critères beaucoup plus larges que ceux de la métropole à cause du variant brésilien. Mais ces mesures-là n'ont pas eu exactement l'effet escompté. Il faut reconnaître qu'on n'a pas eu une première vague catastrophique en Guyane. Il y a eu beaucoup de cas, mais finalement peu de morts sur une population qui est plutôt jeune. Donc il y a eu beaucoup moins de morts qu'en métropole et ça n'a pas effrayé les gens. Et aujourd'hui, les gens ne sont pas très motivés pour se faire vacciner. Il y a tellement de choses qui circulent sur ce vaccin un peu partout dans toutes les communautés que le succès, pour l'instant, n'est pas complètement là. Alors on ne désespère pas. Les gens continuent un petit peu à se faire vacciner. Il y a des centres de vaccination où cela fonctionne, d'autres pas, on ne se décourage pas.

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