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Covid-19 en Guadeloupe : ce que l'on sait de la situation "catastrophique" dans l'archipel, où un nouveau confinement a été mis en place

Le confinement entrera en vigueur mercredi, a annoncé la préfecture. Le taux d'incidence en Guadeloupe dépasse les 800 cas pour 100 000 habitants et les hôpitaux craignent d'être débordés.

Article rédigé par franceinfo
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Une file d'attente devant un centre de vaccination contre le Covid-19, à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 30 juillet 2021. (YANNICK MONDELO / AFP)

La Guadeloupe est entrée au cœur de la quatrième vague de Covid-19. Le territoire français d'outre-mer, confronté à une "situation catastrophique" sur le plan épidémique, va être reconfiné pour la quatrième fois, à partir de mercredi 20 heures et pendant au moins trois semaines, a annoncé mardi 3 août le préfet, Alexandre Rochatte. Avec près de 3 100 cas enregistrés la semaine passée, la Guadeloupe suit le territoire voisin de la Martinique, confiné depuis vendredi soir pour trois semaines également. Franceinfo fait le point sur la situation épidémiologique inquiétante dans ce département.

Un taux d'incidence "jamais atteint" auparavant

Selon les chiffres communiqués par la préfecture, la situation a connu une "très forte" dégradation avec 3 123 nouveaux cas enregistrés le 1er août, alors que l'archipel en comptait 1 764 le 30 juillet. En l'espace de deux jours, le chiffre a ainsi quasiment doublé. La semaine précédente, 1 082 cas ont été comptés et, une semaine auparavant, seuls 297 cas avaient été enregistrés.

Lors d'un point presse avec le préfet, Valérie Denux, directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) de Guadeloupe, a souligné que le nombre de cas de Covid-19 avait été "multiplié par plus de dix en trois semaines". "Le taux d'incidence est à 828 pour 100 000 habitants. On n'a jamais atteint ce taux en Guadeloupe", a-t-elle insisté, évoquant une situation "catastrophique".

"On n'a jamais connu autant de cas en une semaine depuis que la Covid-19 est présente en Guadeloupe", avait confié le préfet Alexandre Rochatte à franceinfo, mardi matin. Avant de poursuivre : "On est donc sur une tendance folle en termes de taux d'incidence, en termes de taux de positivité, et je crois indispensable de casser la dynamique très vite". 

Des répercussions importantes à l'hôpital

Dans les hôpitaux guadeloupéens, la croissance exponentielle du nombre de cas a déjà des effets conséquents. Au CHU de Pointe-à-Pitre, le rythme ne faiblit pas : le nombre de passages aux urgences a doublé, passant de 15 personnes à plus de 30 admises quotidiennement, et ce en l'espace de quelques jours.

Appelant "toutes les forces médicales qui voudraient bien nous aider" à le faire, "y compris ceux qui sont en congés sur le territoire", la directrice générale de l'ARS a également souligné qu'aucun des 22 patients qui se trouvent actuellement en réanimation Covid sur l'île n'était vacciné.

"Une grande partie de la chirurgie a été déprogrammée pour redéployer les ressources humaines", ont ajouté les autorités. Les îles du Nord observent aussi une multiplication du nombre de cas détectés et leurs besoins en termes de prise en charge hospitalière augmentent. Mais "la Martinique est en grande difficulté et ne peut constituer un appui", a déploré la préfecture. Comme sa voisine, la Guadeloupe avait déjà demandé l'aide de la réserve sanitaire, et devait recevoir des renforts à partir du 2 août.

Une couverture vaccinale faible

Dans ce territoire ultramarin, le nombre de personnes vaccinées reste beaucoup moins important qu'à l'échelle nationale. Le taux de personnes ayant reçu une première injection a atteint 30% et le taux de vaccination complète dépasse difficilement les 18%, a souligné le préfet de Guadeloupe. 

"On est très loin du besoin en termes de couverture et de protection par la vaccination. Il y a un sujet de réticence à la vaccination qui existe déjà sur d'autres vaccins", a développé Alexandre Rochatte. "Tout cela cumulé fait qu'il faut qu'on soit pédagogue, qu'on communique beaucoup, ce qu'on fait déjà, qu'on arrive à convaincre les gens qu'aujourd'hui, il n'y a pas d'autre solution que la vaccination, sauf à se retrouver, vague après vague, à devoir reconfiner", ajoute-t-il.

C'est finalement l'option qui a été choisie, à partir de mercredi 4 août. En plus du confinement, le couvre-feu sera avancé à 20 heures et prolongé jusqu'à 5 heures du matin. Dans la journée, il y aura "des restrictions de déplacements dans une sphère de 10 km autour de son domicile", a précisé le préfet. Une attestation de déplacement sera nécessaire pour aller au-delà de la limite autorisée. 

Sur l'île, les bars seront fermés, les manifestations sportives se tiendront à huis clos, et seule la présence "dynamique" sur la plage sera permise, dans le cadre de promenades, de baignades ou d'activités sportives individuelles. Les centres commerciaux, les supermarchés et les magasins resteront ouverts, mais une jauge de 8 m2 d'espace par client devra y être respectée. "J'espère qu'on n'aura pas besoin d'aller plus loin", a conclu le préfet, indiquant qu'un nouveau point sera fait la semaine prochaine.

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