Argentine : le ministre de la Santé démissionne après un scandale sur la vaccination de ses proches
Il a été remplacé par Carla Vizzotti, une spécialiste en médecine interne de 48 ans, connue pour avoir négocié le vaccin russe Spoutnik V pour l'Argentine.
Y a-t-il eu passe-droit ? Le ministre de la Santé argentin, Ginés González García, a démissionné vendredi 19 février, à la demande du président Alberto Fernandez, après le scandale des "vaccins privilège", selon lequel il proposait à ses amis de se faire vacciner au ministère sans prendre rendez-vous dans un hôpital.
González García a souligné dans sa lettre de démission que "les personnes vaccinées appartiennent aux groupes inclus dans la population cible de la campagne actuelle", c'est-à-dire les personnes de plus de 70 ans, qui peuvent se faire vacciner depuis mercredi.
Il a été remplacé par Carla Vizzotti, une spécialiste en médecine interne de 48 ans, connue pour avoir négocié le vaccin russe Spoutnik V pour l'Argentine, selon l'agence de presse officielle Telam.
Forte demande de vaccination
C'est le journaliste Horacio Verbitsky, 71 ans – l'un des premiers à enquêter sur le mécanisme de "vols de la mort" pendant dans la dictature dans son livre El Vuelo publié en 1995 – qui a raconté lui-même à la radio s'être fait vacciner au ministère suivant les indications de son vieil ami le ministre.
Il a fait cet aveu le jour même où, à Buenos Aires, un site internet municipal mis en place pour permettre aux personnes âgées de plus de 80 ans de prendre rendez-vous pour se faire vacciner a été saturé par une demande gigantesque. Selon la presse locale, outre Horacio Verbitsky, d'autres personnes proches du gouvernement ont été vaccinées au ministère de la Santé. Le scandale a provoqué une déferlante de réactions sur les réseaux sociaux sous le hashtag #vacunasvip ("vaccinsVIP").
L'Argentine a dépassé le 13 février le seuil des 50 000 décès liés au Covid-19 et compte plus de deux millions de cas de contamination par le coronavirus, a annoncé le ministère de la Santé.
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