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Suspension des visites dans les Ehpad : une décision que "nous appelions de nos vœux", selon le Syndicat national des établissements pour personnes âgées

Le ministère de la Santé a interdit mercredi les visites dans les Ehpad pour éviter des contaminations au coronavirus. Le Syndicat national des établissements pour personnes âgées se satisfait de cette décision. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Une personne agée dans un Ehpad (illustration). (VANESSA MEYER / MAXPPP)

"C'est une décision excessivement difficile", a affirmé mercredi 11 mars sur franceinfo Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées, alors que le ministère de la Santé a décidé de suspendre les "visites de personnes extérieures" dans les Ehpad et les Unités de soins de longue durée.

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Florence Airnaiz-Maumé a ajouté que c'était une décision qu'ils réclamaient depuis le début de l'épidémie de coronavirus en France, qui a fait 48 morts. "Nous allons tout mettre en œuvre pour que le lien perdure entre patients et familles", a-t-elle ajouté.

franceinfo : Suspendre les visites des familles de personnes âgées dans les Ehpad, est-ce une bonne décision ?

Florence Arnaiz-Maumé : C'est une décision que nous et les professionnels appelions de nos vœux. Depuis plusieurs semaines, nous avons commencé à mettre en place des mesures barrières, que nous avons pu progressivement renforcer. Dans les zones à circulation active, depuis la semaine dernière, nous avons majoritairement suspendu les visites, en lien avec les agences régionales de santé. On attendait donc cette annonce officielle gouvernementale de suspension provisoire des visites.

Nous allons tout mettre en œuvre pour que le lien perdure entre patients et familles.

Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa

On a déjà pu entendre l'émotion de certains patients et de leurs familles. C'était inéluctable ?

C'est une décision excessivement difficile, que nous sommes obligés de prendre par protection pour éviter que le virus pénètre dans les établissements. Nous demandons donc aux familles de nous accompagner sur les prochaines mesures et recommandations que nous allons faire à nos adhérents. Nous mettons d'ores et déjà en place des applications, des visioconférences, et il y aura évidemment des appels quotidiens entre patients et familles. La circulaire qui a été délivrée nous permet même en cas exceptionnel d'organiser les visites aux personnes âgées avec toutes les mesures de précautions.

Est-ce que ça risque de durer ?

Pour l'instant, on n'a pas de date de cette fin de suspension. Elle devrait durer un certain temps. On voit bien que toutes les interdictions progressives autour du coronavirus vont jusqu’au 15 avril. Pour l'instant, on se donne quatre semaines pour y voir plus clair.

Certains établissements ont-ils pris les devants sur ce genre de décision ?

Oui, pendant une semaine, il y a eu un flou artistique qui s'était installé en France, avec ceux qui continuaient à avoir des visites même réglementées pendant moins d'une heure, et à plus d'un mètre, avec un fort protocole de désinfection des mains, des masques à l'entrée... Aujourd'hui, on réduit la consommation des masques, tandis que le virus est de plus en plus présent. Donc, par prévention et par protection pour que le virus ne pénètre pas dans les Ehpad, nous préférons une suspension des visites dans la France entière, pour l'instant.

Passées l'inquiétude et l'amertume des familles par rapport à cette décision, pensez-vous que c'est la raison qui l'emportera ?

Depuis le début, les familles nous soutiennent beaucoup. Avec certaines, c'est un peu difficile, il faut parler et expliquer. Nous interviendrons pour les cas les plus compliqués, notamment les fins de vie, les personnes qui géreraient trop mal cette solitude, comme les couples par exemple. Je n'ai aucun doute que les directions d'établissements et les ARS mettront en place tous les processus et les protections adéquates pour permettre les visites dans ces cas-là.

Les maisons de retraite disposent-elles d'assez de moyens matériels pour gérer l’épidémie ?

On avance plutôt positivement. Il y a eu des établissements en rupture de stock, finalement réapprovisionnés par les ARS dans des zones de circulation active. On attend un peu plus de fluidité justement dans ces approvisionnements, davantage de chiffres et de visibilité. Ce qu’on demande en priorité, c’est d’avoir un accès facilité au 15, mais également que tous les Ehpad et structures dédiés aux personnes âgées obtiennent un numéro vert dédié pour faciliter les traitements des cas difficiles.

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