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Vidéo "On a des familles qui sont empêchées de pouvoir faire leur deuil", s'inquiète Cynthia Fleury

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Face à l'impossibilité pour beaucoup de familles de faire leur deuil, la philosophe Cynthia Fleury tire la sonnette d'alarme.
VIDEO. "On a des familles qui sont empêchées de pouvoir faire leur deuil", s'inquiète Cynthia Fleury Face à l'impossibilité pour beaucoup de familles de faire leur deuil, la philosophe Cynthia Fleury tire la sonnette d'alarme. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Face à l'impossibilité pour beaucoup de familles de faire leur deuil, la philosophe Cynthia Fleury tire la sonnette d'alarme.

"Elles n'ont pas vu le corps, elles n'ont pas pu accéder, dans les 1, 2, 3, 4, 5 dernières semaines de la vie de ceux qu'ils aiment, ils n'ont pas pu être présents." La philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury s'inquiète de voir de nombreuses familles dans l'impossibilité de faire leur deuil à cause de la pandémie de Covid-19. Une folie pour la santé mentale selon elle mais aussi "quelque chose de terriblement indigne pour une société." Lors du confinement en mars 2020, un grand nombre de personnes n'ont pas pu faire leur deuil. Une problématique dont la philosophe pensait que des leçons avaient été tirées. En vain. "Accompagner les vivants jusqu'au bout (…) ça fait partie du soin, ça fait partie du droit des patients, ça fait partie de l'humanité et ça fait partie de la gestion, on pourrait dire démocratique de la pandémie. Or, il s'avère que ce n'est pas le cas", fustige-t-elle.

Le deuil, "un droit absolu et non-négociable"

Pour Cynthia Fleury, c'est un droit absolu et non-négociable que d'accompagner ses proches tout le temps. "Pas simplement au dernier souffle." Elle ajoute : "La mort, elle est bien évidemment totalement inacceptable mais, de fait, si on s'est battus avant, elle est déjà beaucoup plus acceptable." Ainsi, être entravé dans son deuil crée un "phénomène terrible d'irréalisation", un "sentiment de culpabilité immense, un sentiment d'incompréhension, un sentiment de colère", aussi renforcés par la situation exceptionnelle que nous vivons. La philosophe estime que ces ritualisations du deuil sont centrales, constituant l'humanité même du soin : "La ritualisation de la mort, l'aide aux malades, la présence absolument déterminante de la famille auprès des malades, tout ça c'est ce qui fait que nous faisons, dignement, société."

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