: Vidéo "Mon frigo, il est vide depuis lundi et ça commence à devenir difficile", confie une étudiante
Une file interminable d'étudiants qui attendent de recevoir une aide alimentaire. Ça se passe à Paris, en 2021.
"Nous, notre travail, c'est d'essayer de leur apporter un filet de sécurité, d'essayer de faire en sorte que la question alimentaire ne soit plus une question pour eux, ne soit plus un enjeu d'hésiter entre soit manger, soit faire ses études", explique Julien Meimon, président et fondateur de l'association Linkee. Brut s'est rendu à une distribution alimentaire assurée part l'association. Premier élément marquant : une file interminable d'étudiants qui attendent de recevoir de quoi manger. "C'est terrible, ce qu'il se passe maintenant, c'est terrible (…) La précarité touche tout le monde, elle touche plein de gens qui n'avaient pas prévu d'être dans cette difficulté", s’inquiète Julien Meimon. Parmi les dons : des plats préparés, des desserts, des fruits mais aussi des kits d'hygiène composés de déodorant, de shampooing, de savon, de dentifrice, de protections périodiques…
Manque d'argent, manque de temps… et solitude
Léa, étudiante et bénéficiaire de cette aide, raconte ne plus réussir à garder son frigo rempli. "Mon frigo, il est vide depuis lundi et ça commence à devenir difficile, effectivement. Et puis là j'ai un travail, mais c'est pas évident, avec le Covid, de le garder, quoi", explique Léa, étudiante. Avant la crise, elle travaillait tous les jours contre deux à trois fois par semaine aujourd'hui. Pour certains étudiants comme Amel, bénéficier d'une aide alimentaire est une première. En plus des difficultés financières, Amel est aussi contrainte par le manque de temps, causé notamment par le couvre-feu à 18 heures.. "On peut plus faire nos courses correctement vu qu'on a les études du matin jusqu'à 18 heures, même des fois jusqu'à 20 heures à cause des retards et tout qu'on a eus par rapport aux devoirs, etc.", raconte-t-elle. À l'image de nombreux étudiants, Amel fait aussi face à la solitude : "Je vis dans un 18 mètres carrés, je suis toute seule avec mes études, le matin, la journée, et le soir je me retrouve toute seule... Voilà, quoi."
Des demandes en augmentation
Lors de la rentrée scolaire, 200 personnes étaient inscrites pour demander une aide alimentaire. Aujourd'hui, 450 personnes sont inscrites. "J'imaginais pas qu'en 2021, il puisse y avoir autant de jeunes qui soient sacrifiés comme ça sur l'autel de la crise économique qu'on traverse tous et la crise sociale qui les touche plus brutalement que les autres", explique Julien Meimon lequel estime qu'une aide du gouvernement est nécessaire.
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