Au nord de Marseille (Bouches-du-Rhône), les légumes abîmés des grossistes du marché d'intérêt national sont transformés dans un laboratoire où six salariés en insertion vont prolonger la durée de vie de ces invendus. "Ça va devenir des compotes, des soupes, des produits surgelés", explique Carla-Léonore Gardanne, assistante de production. Le département des Bouches-du-Rhône a investi 720 000 euros pour ce projet où tout est transformé sur place, au cœur du marché de gros. 30 % de la production est destinée à la vente ; le reste est stocké dans un grand hangar de la banque alimentaire des Bouches-du-Rhône, et vendu 45 centimes le kilo à des associations caritatives, comme Vendredi 13. Une précarité aggravée par la crise sanitaire "Les familles sont plutôt habituées aux féculents, mais tous les produits complémentaires d'accompagnement des repas, souvent, c'est trop cher pour les acheter, ou alors elles ont des difficultés à en avoir", confie Bernard Nos, président de l'association Vendredi 13 Marseille. L'an dernier, la banque alimentaire des Bouches-du-Rhône a donné 4 700 tonnes de denrées, soit 1 000 de plus qu'en 2019. La pandémie a aggravé la précarité.