Selon une étude, "à peu près un quart de la population française ne se ferait pas vacciner" contre le Covid-19 si un vaccin était disponible
C'est un chiffre qui surprend le sociologue Jérémy Ward. Ce mardi 16 juin, il dévoile sur franceinfo les résultats d'une étude. "A peu près un quart de la population française ne se ferait pas vacciner" contre le Covid-19, si un vaccin était disponible.
Le sociologue Jérémy Ward dévoile sur franceinfo, ce mardi 16 juin, les résultats de l'étude Coconel sur la gestion de la pandémie de Covid-19, réalisée en avril dernier. "A peu près un quart de la population française ne se ferait pas vacciner" contre le Covid-19, si un vaccin était disponible, explique-t-il.
"La raison principale évoquée était l'idée que ce vaccin ne serait pas sûr", détaille Jérémy Ward sur franceinfo ce mardi 16 juin. Pour faire ce constat, il s'appuie sur quatre enquêtes qui précisent aussi les raisons de cette réticence. "On la retrouve plus particulièrement chez les publics les plus vulnérables avec les revenus les moins importants. On a aussi constaté qu'il y avait un fort effet de la politisation puisque ces doutes étaient beaucoup plus présents chez les personnes se sentant proches des partis soit d'extrême droite, soit d'extrême gauche, mais aussi chez les personnes ne se sentant proches d'aucun parti ou s'étant abstenues au premier tour de la présidentielle de 2017."
L'importance de la transparence pour Jérémy Ward
Le sociologue analyse ces résultats détaillés : "Pour l'instant, on a finalement assez peu parlé des conditions concrètes de fabrication de ces vaccins, donc ce sont plutôt les conditions imaginées par une partie du public [qui inquiètent]. Mais ça souligne à quel point il est vraiment important aujourd'hui de faire preuve de transparence et de communiquer sur ces procédures par lesquelles ces vaccins vont être produits, testés, etc."
Ça m'a vraiment beaucoup surpris
Jérémy Ward, sociologuesur franceinfo
"Les études réalisées depuis dix ans tendent à montrer qu'autour de 25 à 30% de la population a des doutes sur certains vaccins en particulier, reconnait Jérémy Ward. Mais quand on regarde dans le détail, ces doutes sont ciblés sur des vaccins qui font l'objet de débats publics ou des vaccins dont une partie de la population ne voit pas très bien l'intérêt, par exemple le vaccin contre la grippe. Là, c'est un cas particulier puisqu'on a réalisé ces enquêtes au cours du mois d'avril, à un moment où le nombre de morts augmentait énormément, c'est une période pendant laquelle il n'y avait pas de débat particulier sur le danger de ce vaccin puisque d'ailleurs il n'y avait pas beaucoup d'évocations de ce vaccin dans les médias. Donc oui, ça m'a beaucoup étonné."
Réticence plus grande en France que dans d'autres pays
"Une enquête a été réalisée dans les pays du G7, l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, l'Angleterre, la France et le Japon, et clairement, la France est le pays dans lequel ces réticences vis-à-vis de ce vaccin sont les plus élevées, avec une certaine marge. Au sujet des doutes vis-à-vis des vaccins en général, les études qui ont été réalisées au cours des dernières années montrent que la France est parmi les pays dans lesquels les doutes vis-à-vis des vaccins sont les plus répandus."
Mais pour le sociologue, il reste encore beaucoup de questions d'ici la découverte d'un vaccin. "Déjà, il faudra voir l'évolution de l'épidémie. Il faudra aussi voir les résultats que l'on obtiendra avec ce vaccin, à quel point il sera efficace, avec quel profil de sécurité. Mais ça va aussi beaucoup dépendre de l'évolution de la gestion de cette pandémie en France. Là, ce que l'on voit, c'est que le fait de douter de la sécurité de ce vaccin a l'air d'être très associé au fait de douter de la probité du gouvernement."
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