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Prêt de 5 milliards d’euros : Renault maintient son plan de suppression d’emplois, mais sans "souffrance sociale" ni baisse des salaires

"L'État ne demande rien de particulier" en échange de ce prêt, assure le président de l'entreprise. Selon Jean-Dominique Sénard, les "quelques engagements" demandés ne sont "pas très compliqués" .

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Dominique Senard, en janvier 2019. (RÉMI DUGNE / MAXPPP)

Malgré la signature du prêt bancaire de 5 milliards d’euros garanti par l’État, le président de Renault explique que le plan de suppression de 4 000 postes en France d’ici 2023 est maintenu car "avant la pandémie, ce plan était nécessaire. Par conséquent, après, il l'est d'autant plus", déclare Jean-Dominique Sénard sur franceinfo. Il assure que les salaires ne seront pas baissés et qu’il n’y aura pas de "souffrance sociale".

Des contraintes "pas très difficiles"

"Il n'y en aura aucune. Je m'y suis engagée personnellement. (…) Il n'y aura aucun licenciement sec et on prendra tout le monde en compte. On n'a jamais laissé quelqu'un de côté. Dans ma vie industrielle, je ne l'ai jamais fait et donc je ne le ferai pas", affirme le président de Renault.

Néanmoins, "l'État ne demande rien de particulier" en échange de ce prêt, assure-t-il, précise que les "quelques engagements" demandés ne sont "pas très compliqués" pour l’entreprise puisqu’ils correspondent à ce à quoi elle s’était engagée, comme le règlement des fournisseurs et le respect des contraintes CO2 imposées par la réglementation européenne. "Ce n'était pas pour nous des contraintes très difficiles, mais elles sont importantes", commente Jean-Dominique Sénard.

Baisser les salaires c'est un sujet que je n'ai même pas imaginé

Jean-Dominique Sénard

président de Renault

Ce qui compte affirme Jean-Dominique Sénard, "c'est que les équipes se sentent bien dans leur peau avec des salaires qui conviennent pour travailler au rebond de Renault. (…) La question des salaires ne se pose pas". En revanche, "la question du temps de travail s'est posée effectivement dans un accord qui a été parfaitement clair. Pendant la période de confinement, il a été envisagé qu'il y ait une possibilité de travailler un peu plus longtemps dans les semaines qui viennent en cas de reprise, pour pouvoir s’adapter". Ce dispositif est mis en place "sur les mois qui viennent".

Une rupture avec Carlos Ghosn

Concernant les sites, le président de Renault explique qu’il "va parler" de l’avenir du site de Maubeuge qui n’est pas encore "clair", mais pour l’instant ses plus de 2 000 salariés vont continuer à travailler puisque "la Kangoo et nouvelle Kangoo vont être fabriquées à Maubeuge". L’avenir du site de Dieppe n’est pas non plus connu. En revanche, la Fonderie de Bretagne dans le Morbihan "n’a pas vocation à rester dans le groupe" et sera cédée, le site de Choisy-le-Roi "n’a pas vocation à rester ouvert" mais sera "valorisé", selon le président qui demande aux équipes "d’aller vers l’usine de Flins".

Le président de Renault annonce une nouvelle orientation stratégique du groupe, en rupture avec celle de Carlos Ghosn : "La stratégie du volume, c'est derrière nous. Aujourd'hui, nous en fait la stratégie de la qualité, de la valorisation de nos produits", expliquant aussi avoir interrompu "des projets de déploiement prévus au Maroc et en Roumanie" et "rapatrié des activités en Turquie et en Slovénie", et avoir arrêté "un projet de fabrication de moteur électrique en Chine" pour le faire faire en France.

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