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"Pour l'amour de la musique" : le musicien français Adrien La Marca partage sa quarantaine à Hong Kong sur les réseaux sociaux

Pour pouvoir donner des concerts en public en pleine pandémie de Covid-19 à Hong Kong, l'altiste est contraint de rester confiné trois semaines dans sa chambre d'hôtel, sans même le droit d'ouvrir la fenêtre. 

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le compte twitter d'Adrien La Marca. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Privés de concerts en France et dans la plupart des pays européens en raison de la pandémie de Covid-19, les musiciens vont parfois loin pour retrouver le public et doivent de se plier à des contraintes très lourdes. C’est le cas de l’altiste Adrien La Marca. Le Français est en quarantaine à Hong Kong pour 21 jours, condition sine qua non pour pouvoir jouer à la fin du mois avec un orchestre local. Depuis son arrivée, Adrien La Marca poste quotidiennement des vidéos sur les réseaux sociaux, toujours accompagnées de la phrase "Pour l'amour de la musique".

"Bonjour à tous, je viens d'arriver après un voyage de 24 heures", postait, dimanche 28 février, Adrien La Marca, pour sa première vidéo. Depuis, c’est un rituel quotidien, un des moments qui rythment sa journée, partagée entre le travail de son instrument, le sport et les repas. Tout cela sans jamais sortir de sa chambre, car à Hong Kong, on ne plaisante pas avec la quarantaine. "On m'a mis un petit bracelet électronique à mon arrivée à l'aéroport et je ne peux pas quitter le périmètre de ma chambre ni sortir dans le couloir", raconte le musicien.

"On ne peut pas ouvrir les fenêtres et donc je ne peux pas prendre l'air frais. Il y a une amende de 25 000 dollars et six mois d'emprisonnement si on sort hors de l'hôtel ou même dans le couloir."

Adrien La Marca

à franceinfo

Pas de sortie et une surveillance médicale étroite : prise de température deux fois par jour, un test PCR à l’arrivée à l’aéroport et deux autres avant la fin de la quarantaine, le prix à payer pour simplement travailler. "Alors oui, les contraintes sont lourdes, j'ai accepté ces conditions-là, explique posément Adrien La Marca. Je ne connaissais pas, évidemment, tous les détails, j'en ai découvert certains sur place, mais ça fait un an qu'on ne joue plus et la perspective de faire des concerts publics et que ce soit le retour des concerts aussi à Hong-Kong, c'était une perspective si belle et si séduisante que ça vaut pour moi la peine de faire cette quarantaine. Je ne vous dis pas que c'est facile mais pour moi, mais c'était nécessaire de faire cet effort pour la musique et que la culture puisse exister même hors frontières."

Adrien La Marca se dit chanceux malgré tout, car certains de ses collègues musiciens ont dû changer de métier à cause de la crise sanitaire. À sa sortie de quarantaine, l’altiste va commencer les répétitions avec le Hong Kong Sinfonietta Orchestra. "Je pense que toutes mes sensations et mes ressentis vont être décuplés. La première répétition, je pense, va être assez spéciale. Le fait de jouer de la musique avec autant de gens d'un coup, comme ça, avec un orchestre derrière moi, ça va être très spécial."

Le 21 mars sera aussi très spécial. C’est le jour où prendra fin la quarantaine du musicien. "Ce serait vous mentir que de vous dire que je n'ai pas hâte. La première chose que je vais faire c'est prendre une très grande et longue bouffée d'air frais." Dans une de ses vidéos postées sur les réseaux sociaux, Adrien La Marca adresse un message de soutien à tous les artistes qui, aujourd’hui comme lui, sont contraints d’observer une quarantaine, une vidéo dans laquelle il ne parle pas mais joue de son alto.

La quarantaine de l'altiste Adrien La Marca, le reportage d'Anne Chépeau

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