Santé : face au risque d'une pénurie de paracétamol, les autorités prennent des mesures
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande notamment aux officines de privilégier la délivrance sur ordonnance des médicaments à base de paracétamol et de la limiter à deux boîtes pour les patients n'ayant pas de prescription.
Un marché tendu. Depuis deux semaines, les achats de Doliprane, de Dafalgan et d'Efferalgan sont rationnés. "A ce jour, il existe des retards d'approvisionnement des formes orales et des suppositoires de paracétamol", expliquait l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur son site internet le 12 juillet. L'agence a dû prendre des mesures pour éviter les ruptures de stocks liées au rebond de l'épidémie de Covid-19. Elle a notamment recommandé aux officines de privilégier la dispensation sur ordonnance de ces médicaments à base de paracétamol et de la limiter à deux boîtes pour les patients n'ayant pas de prescription.
L'agence s'est assurée de "répartir équitablement les approvisionnements sur l'ensemble du territoire et de préserver les stocks disponibles dans le temps". L'exportation de ces médicaments par les grossistes est également interdite. Elle prévoit toutefois un retour à la normale après l'été. Ces mesures vont permettre que "l'ensemble des patients puissent avoir accès au médicament", avait assuré à l'AFP Mélanie Cachet, directrice adjointe de la direction de l'inspection de l'ANSM. L'agence a précisé que l'approvisionnement des hôpitaux en paracétamol (sous toutes ses formes) est assuré.
Pas d'inquiétude au sein des laboratoires
Dans la foulée de ces annonces, le groupe Sanofi assurait qu'il n'y a "aucun risque de rupture de paracétamol en France" et affirme que "toutes (ses) équipes sont mobilisées au maximum pour répondre au mieux aux besoins des patients". Upsa, qui conditionne ses médicaments dans son usine d'Agen (204 millions de boîtes produites l’an passé, dont 115 pour le marché français) confirmait dans Le Figaro (pour abonnés) : "Nous pouvons garantir la continuité d’accès à nos médicaments. Il n’y a pas d’emballement des commandes et nous surveillons la situation de près."
"Nous refuserions toute commande anormalement élevée", assurait Laure Lechertier, directrice de l’accès au marché d’Upsa, qui ajoutait de plus d’un mois de stock dans les officines. "On a toujours une forte demande depuis l'hiver, à cause du Covid et de la grippe, donc les stocks ne se reconstituent pas", observait Philippe Besset, président du syndicat de pharmaciens FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France), qui faisait également état "de tensions, mais pas de ruptures".
Des tensions sur le paracétamol ont déjà existé par le passé, notamment pendant la première vague du Covid en mars 2020, a rappelé l'ANSM à l'AFP. Des mesures similaires pour préserver les stocks avaient alors été prises.
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