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Pandémie : un risque aujourd’hui non assuré

Les assureurs peuvent-ils prendre en charge tous les dégâts causés par le coronavirus ? La question se pose car beaucoup de PME reprochent aux assurances de ne pas répondre à leurs problèmes.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Télétravail (illustration) (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

PME, mais aussi artisans, indépendants, restaurateurs, dénoncent un manque de dialogue avec leur assureur et, surtout, ils ne comprennent pas pourquoi, malgré leurs contrats, ils ne sont pas indemnisés contre leurs pertes d’exploitation dues au Covid-19. La grogne est telle que le gouvernement est monté au créneau pour demander aux assureurs de contribuer plus à l’effort de solidarité. Si la profession a versé 200 millions d’euros au fonds de soutien aux PME, elle reconnaît ses limites face à la crise mondiale actuelle.

Problématique inédite

Les pandémies n’ont jamais été intégrées dans les couvertures de risques. Et ce, depuis que les assurances existent. Les assureurs sont devant une problématique inédite. Et s’ils mettent le doigt dans la machine, c’est le modèle économique de l’assurance qui ne tient plus. Exemple concret : même sans avoir de dommage matériel, est-ce qu’un restaurateur qui perd intégralement son chiffre d’affaires, car il est obligé de rester fermé, peut compter sur les assurances privées pour couvrir cette perte ? Réponse de la présidente de la Fédération française de l’assurance, Florence Lustman, jeudi 2 avril sur franceinfo : non, l’assurance ne peut pas fonctionner dans un tel cas de figure qui est un risque ciblé.

Pandémies pas assurables ?

Il est compliqué de prendre en charge les pandémies. Le risque est assurable à partir du moment où l’on peut avoir une probabilité, une statistique, qui permettent de fixer le montant de sa prise en charge. C’est le cas avec les catastrophes naturelles mais pas avec une pandémie protéiforme.

Le Covid-19 va contraindre le monde de l’assurance à faire évoluer son modèle économique. Mais le superviseur européen du secteur prévient que la solvabilité de la profession serait menacée si on lui demandait de couvrir des sinistres qui ne sont pas prévus initialement. L’idée est de construire un nouvel édifice s’inspirant du système des catastrophes naturelles : un régime spécifique avec un premier étage assuré par les assureurs et, au-dessus,  une garantie de l’Etat. Cette couverture "grand risque sanitaire" n’existe pas aujourd’hui.

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