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"On a l'impression d'être désirés" : au Salon infirmier de Paris, les hôpitaux se démènent pour séduire les futurs professionnels

Alors que les infirmiers manquent à cause notamment de la pandémie de Covid-19, le Salon infirmier qui se tient à Paris de lundi à mercredi est l'occasion pour les hôpitaux de courtiser les étudiants en fin de parcours.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une infirmière de l'hôpital Nord-Franche-Comté met un masque de protection, le 12 février 2020 (illustration). (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Attirer les infirmiers dans leurs services : tel est l'objectif des hôpitaux publics et privés d'Île-de-France lors du Salon infirmier, qui se tient du 8 au 10 novembre au parc des Expositions de la porte de Versailles, à Paris. Des milliers de professionnels ont démissionné ou sont en arrêt maladie à cause de la pandémie de Covid-19 ou des conditions de travail.

En parallèle, les structures peinent à trouver des candidats et se livrent une concurrence féroce. Ce type de salons est l'occasion pour elles de rivaliser d'arguments pour inciter les centaines de candidats qui déambulent dans les allées à venir les rejoindre.

Trouver les arguments pour se démarquer

Toutes les structures ont un stand dans ce salon et, pendant trois jours, "on sort les rames" pour tenter d'embaucher des infirmiers et infirmières, confie une recruteuse. Par conséquent, devant chaque stand, on trouve des bonbons et des chocolats pour attirer les candidats. Cependant, ces quelques friandises sont loin d'être suffisantes : "Nous sommes très nombreux. C'est donc difficile de se démarquer", explique-t-on à un stand. 

Il faut mettre en avant des arguments de poids. "On a un très gros établissement, avec des soignants et des médecins exceptionnels", avance ainsi un recruteur au stand de l'assistance publique - hôpitaux de Paris (AP-HP). On cherche à y embaucher 800 infirmiers. "Moi, par exemple, je gère les services d'orthopédie et de chirurgie esthétique. Cela vous intéresserait-il ?", demande une autre salariée de l'AP-HP à un candidat.

Primes, logements, comité d'entreprise...

Les recruteurs ont finalement une ouverture avec Chloé, Johanna et Océane, étudiantes en dernière année d'école d'infirmiers. "Vous allez toucher la prime d'installation, qui est de 2 080 euros brut, à laquelle vont s'ajouter d'autres primes comme la prime de service", liste une recruteuse. Avant de s'avancer un peu plus : "L'hôpital Raymond-Poincaré à Garches, ça vous va ? On peut prendre vos coordonnées ?"

À l'image de cette recruteuse, les arguments pour attirer fusent sur tous les stands. Ici, un salaire pendant la dernière année d'étude et des primes. Là, une promesse de logement ou la perspective de bénéficier du comité d'entreprise de l'hôpital pour réserver leurs vacances.

Des candidats en position de force

En déambulant dans le salon, les trois futures infirmières sentent bien que le rapport de force est en leur faveur. "On a l'impression d'être désirées", reconnaît l'une d'elle. Pourtant, cela ne suffit pas à la décider : "On sait ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas." Pour elles, le salon est l'occasion de glâner des opportunités. "On regarde tout et on fera notre choix à la fin de l'année", glisse une autre. 

Face à ces candidats difficiles à décider, il n'est pas simple de s'adapter. "On a encore du mal à savoir aujourd'hui ce qui attire les jeunes infirmiers", concède Ludivine Echavidre, qui recrute pour l'hôpital privé Cognacq-Jay à Paris. Seule certitude : "Ils ne veulent travailler ni la nuit ni le week-end. Beaucoup veulent prendre des vacations, pas forcément un CDI."

Or, les hôpitaux cherchent précisément à recruter de plus en plus d'infirmiers en CDI. Dans ce contexte, ils se sont donc fixé des objectifs modestes. À l'hôpital Cognacq-Jay, où il manque une dizaine d'infirmières, Ludivine Echavidre espère au mieux en embaucher six lors de ce salon.

La difficile embauche d'infirmiers dans les hôpitaux : reportage de Solenne Le Hen

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