A Pékin, dans un des laboratoires lancés dans la course au vaccin contre le coronavirus : "Nous allons bientôt démarrer l’essai sur des personnes âgées"
Cinq vaccins sont actuellement en phase d’essai sur l’homme en Chine. L’un des laboratoires autorisé à faire des essais cliniques a exceptionnellement ouvert ses portes à franceinfo, à Changping, dans la banlieue de Pékin.
Au-delà du sixième périphérique de la capitale chinoise, à Changping, dans la grande banlieue de Pékin, dans le vaste complexe pharmaceutique Sinovac Biotech, des équipes travaillent jour et nuit pour mettre au point un vaccin contre le Covid-19. Le vaccin expérimental est en phase 2. Le groupe privé est connu pour avoir été le premier au monde à vendre en 2009, un vaccin contre la fièvre porcine H1N1.
Posées sur une étagère, des boîtes blanches et orange contiennent le vaccin expérimental, appelé "Coronavac". Équipés de blouses et de chaussons, masqués, nous suivons pas à pas l’un des directeurs du laboratoire, Pei Cheng Liu. "En raison de l’urgence de la situation, on fait des essais simultanés sur les souris et les singes. Ça nous fait gagner du temps mais les coûts sont plus importants", explique -t-il.
Il y a 600 volontaires dans la deuxième phase d’essais cliniques sur l’homme.
Pei Cheng Liuà franceinfo
En Chine, cinq vaccins sont actuellement en phase d’essai sur l’homme. Et parmi les laboratoires autorisés à faire des essais cliniques, Sinovac Biotech, à Changping. "Nous allons bientôt démarrer l’essai sur des personnes âgées, des jeunes et des enfants, précise Pei Cheng Liu. Nous sommes en train de parler de la troisième phase de l’essai clinique avec l’OMS et des pays étrangers. Nous avons signé des accords de confidentialité, je ne peux pas en dire plus. Nous négocions en Asie, en Europe et en Amérique du Sud. On aimerait faire la troisième phase de l’essai clinique en Europe."
Un autre vaccin à l'essai à Wuhan
Huang Shiyue a 19 ans. Etudiante, elle fait partie des volontaires engagés dans l’essai d’un autre vaccin supervisé par la générale Chen Wei, sur une base militaire, à Wuhan. Huang Shiyue a déjà reçu une injection. "Dix minutes après l’injection, j’ai eu des symptômes de diarrhée. Chen Wei est venue me voir. J’avais aussi des problèmes de rythme cardiaque, explique-t-elle. Elle m’a dit que d’ autres volontaires avaient eu aussi ces symptômes dans la première phase d’essai clinique. Elle m'a dit : 'Ne t’inquiète pas, c’est normal'. Deux jours après, j’ai eu de la fièvre mais pas de souci, elle est tombée le lendemain. J’ai été fatiguée, j’avais envie de dormir pendant 14 jours. Maintenant c'est fini !"
La Chine pourrait commercialiser un vaccin dès la fin 2020 ou début 2021, l’annonce a été faite il y a quelques jours par un organisme gouvernemental.
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