Noël : "Cette nuit, les messes ont été multipliées par deux ou trois", relate l'évêque de Nanterre
Mgr Matthieu Rougé s'est "émerveillé de la créativité, du savoir-faire, de l'énergie des prêtres" pour parvenir à célébrer la joie de Noël. Pour lui, la priorité en 2021 sera "de résister à la peur".
Le pape François a célébré la messe de la nuit de Noël dans la gigantesque basilique Saint-Pierre en présence de moins de 200 fidèles portant un masque de protection, essentiellement des employés du Vatican. Avec la crise sanitaire, les églises ont dû s'adapter pour les messes de Noël. "Cette nuit, les messes ont été multipliées par deux ou trois", a expliqué vendredi 25 décembre sur franceinfo Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre.
franceinfo : Comment avez-vous fait pour préserver l'esprit de Noël ?
Nous avons fait deux messes de suite pour accueillir le maximum de fidèles. Dans tout lieu il est possible d'accueillir la joie de l'Évangile et c'est ce que nous avons vécu hier à Levallois. C'est ce qu'ont vécu tous ceux qui ont participé à des messes dans leurs églises ou à l'extérieur. L'important c'est de pouvoir célébrer Noël.
"C'est pour nous un bonheur intense comme chrétien d'avoir pu célébrer Noël réellement et pas par écran interposé."
Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterreà franceinfo
La joie d'avoir pu célébrer Noël est immense.
Est-ce difficile de célébrer les messes dans ces conditions ?
C'est un véritable casse-tête, il a fallu pour l'Église comme pour le reste de la société s'adapter à cette situation inédite. Je suis émerveillé de la créativité, du savoir-faire, de l'énergie des prêtres, des équipes paroissiales. Cette nuit, les messes ont été multipliées par deux ou trois pour pouvoir accueillir tous ceux qui souhaitaient faire le plein d'espérance et de joie en célébrant Noël.
Comprenez-vous l'amertume de certains professionnels de la culture qui doivent rester fermer ?
Le culte et la culture cela se ressemble et je souhaite qu'assez vite nous puissions retrouver de belles expositions, de beaux concerts. À partir du moment où les consignes sanitaires ajustées peuvent être respectées, j'espère que cela pourra évoluer assez vite.
Que souhaitez-vous pour 2021 ?
Pendant le premier confinement, il y a eu un isolement des personnes âgées vraiment insupportable. Nous avons été un peu empêchés d'accompagner les mourants, les défunts et leurs familles. On a compris qu'il fallait avancer là-dessus, qu'au-delà de la crise sanitaire il faut que nos sociétés soient plus fraternelles. Cette crise sanitaire a montré que nos grandes constructions économiques, technologiques, sont vulnérables. C'est important de penser aussi à l'essentiel qu'est notre cœur. La priorité c'est de résister à la peur.
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