Micro européen. Britannia en solo…
Face au Brexit et au coronavirus, le Royaume-Uni ne largue toujours pas les amarres.
Première semaine de déconfinement au Royaume-Uni où les avis sont très partagés quant à la réouverture des écoles. Bien que l’épidémie soit apparue après certains autres pays européens, le gouvernement britannique, en la personne de Boris Johnson, son Premier ministre, minimisait l’ampleur de la pandémie, faisant souvent référence à la courageuse Albion de l’époque du "Blitz", soit l’éternelle résistante et courageuse "Britannia" face à l’ennemi. Tant et si bien que le Premier ministre fut lui aussi touché par le coronavirus.
Aujourd’hui est un autre jour pour la Grande-Bretagne, devant toujours faire face à la pandémie, qui pour plus de 66 millions d’habitants compte 234 013 cas confirmés, mais où les données des décès varient entre le chiffre des autorités sanitaires britanniques 39 904 décès, et 48 000 pour le bureau national des statistiques britannique (ONS).
Toujours en négociation avec Bruxelles concernant le Brexit, rien n’est réglé
Après le coronavirus, c'est toujours le Brexit qui reste une plaie ouverte, et qui, pour deux auteurs célèbres, John le Carré et Ian Mc Ewan, est soit la chose "la plus absurde" ou encore la plus "autodestructrice". De négociations en négociations, verra-t-on un jour le bout du tunnel du Brexit ?... La question taraude, et nous amène aussi, à une autre réflexion, celle des négociateurs européens. Y-a-t-il, et ce sans jugement de valeur, les bonnes personnes à la table des négociations face aux Britanniques ?
Quoiqu’il en soit, et même si les négociations pourraient durer jusqu’en fin octobre, une conférence de haut niveau aura lieu en fin de ce mois de juin entre le Premier ministre Boris Johnson, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et le Conseil européen, présidé par Charles Michel. Une nouvelle rencontre par visioconférence qui devrait tenter de démêler l’écheveau entre Londres et Bruxelles.
Une semaine pour rien ?
Il faut dire que la semaine passée n’a donné aucun espoir, quant aux négociations entre l’UE et le Royaume-Uni, concernant le Brexit. Bien au contraire c’est une absence de progrès qui est constatée, et le risque du "no deal" ne s’efface toujours pas.
Face à l’exaspération du négociateur européen Michel Barnier, ses propos furent très clairs lors d’une conférence de presse, "nous ne pourrons pas continuer éternellement comme ça." Pour Michel Barnier, un accord est nécessaire avant le 31 octobre prochain, afin que ce dernier puisse être ratifié par les États membres avant le 31 décembre prochain. Pour autant, difficile d’imaginer que la période de transition devrait être prolongée, mais face à Londres qui renâcle sur tout, afin d’obtenir un accord de libre-échange, ce qui lui ferait perdre "le moins de plumes possible" en quittant l’UE.
Mais, Bruxelles rappelle que l’épidémie de coronavirus est passée par là, une pierre de plus dans la balance des négociations, et les Européens s’en tiennent toujours à un accord avec de solides garanties face à plusieurs questions fondamentales, dont celles des eaux territoriales et la pêche.
Le jour d’après…
Comme le rappelle notre invité, Jon Henley, correspondant du quotidien The Guardian à Paris, le jour d’après britannique, ne sera pas forcément le même que celui des Européens.
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