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Vidéo Covid-19 : "Nous avons développé une industrie du masque, cela montre qu'on peut réindustrialiser la France", se félicite Agnès Pannier-Runacher

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Article rédigé par franceinfo
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La ministre de l'Industrie était l'invitée de franceinfo et France Inter ce dimanche et a salué les entreprises françaises, "beaucoup plus agiles et plus efficaces qu'on ne le soupçonne". 

"Nous avons développé une industrie du masque, cela montre qu'on peut réindustrialiser la France", s'est félicitée dimanche 6 décembre Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'Industrie, sur France Inter et franceinfo. Interrogée sur la pénurie de masques que la France a connue lors du premier confinement, elle a dit "avoir appris que l'on avait une industrie qui est beaucoup plus agile et beaucoup plus efficace qu'on ne le soupçonne". Si on a connu cette pénurie, c'est parce que "les livraisons de masques attendues depuis la Chine ne se sont pas effectuées comme souhaitées", et c'est ce qui a déclenché "l'action en disant puisqu'on ne peut pas s'appuyer sur des productions internationales, il va falloir s'appuyer sur nos propres forces".

franceinfo : Vous avez eu à gérer la pénurie de masques au premier confinement, puis la France a pu en produire par la suite. Comme ça s'est passé ?

Agnès Pannier-Runacher : Moi, ce que j'ai géré sur les masques, c'est leur fabrication en France, c'est-à-dire qu'il fallait démarrer d'une situation où nous ne fabriquions que 3,5 millions de masques par semaine, à une situation où nous fabriquons aujourd'hui 100 millions de masques par semaine. On a multiplié par 30 la production. Et donc, cela renforce notre souveraineté industrielle. On a appris d'abord que l'on avait une industrie qui est beaucoup plus agile et beaucoup plus efficace qu'on ne le soupçonne. On a tendance à se flageller sur la part de l'industrie française dans l'économie. En réalité, vous avez des entreprises qui ont fabriqué en trois semaines, qui ont mis au point et conçu des masques textiles qui filtrent 99% des particules de trois microns et qui ont été produits en France jusqu'à 20 millions par semaine. Ils sont lavables un certain nombre de fois, ce qui a représenté 500, voire un milliard de masques équivalent à usage unique. Et nous avons développé une industrie du masque en France, cela montre qu'on peut réindustrialiser la France.

Qu'est ce qui manquait avant et au moment de la crise, et que vous avez pu déclencher pour relancer cette production ?

La difficulté qui s'est posée, c'est que les livraisons de masques attendues depuis la Chine ne se sont pas effectuées comme souhaitées, c'est cette pénurie qui déclenche l'action en disant puisqu'on ne peut pas s'appuyer sur des productions internationales, il va falloir s'appuyer sur nos propres forces. Et c'est là qu'on est partis mi-mars, avec l'industrie textile d'un côté, et avec un certain nombre d'entreprises sur la partie sanitaire pour voir comment on acheminait des machines, comment on créait un nouveau produit textile et comment on était capable de monter en cadence très rapidement. Donc, c'est un partenariat public-privé avec des autorités sanitaires qui ont joué le jeu et qui ont validé très vite les marchandises qu'on mettait sur le marché, qui ont fait les tests. Et tout a été porté par l'Etat.

Les industriels ont su répondre très vite aux sollicitations de l'Etat ?

Il y a un temps de cycle de production industrielle, c'est-à-dire que vous ne pouvez pas mettre en place des machines et une production du jour au lendemain. Mais ce qu'on a prouvé, c'est qu'en un mois, on l'a fait. En un mois, on est passé d'une situation objective d'incapacité à produire en France à une situation de production où on est monté progressivement. Le 15 avril, on n'avait pas beaucoup de production, mais le 15 mai, on en avait suffisamment pour équiper les Français au moment du déconfinement. Je me rappelle que tout le monde nous promettait un crash industriel, ça ne s'est pas passé parce que les entreprises ont pris leurs responsabilités. Les distributeurs ont pris leurs responsabilités. Et l'État a fait son travail. J'ai fait mon travail.

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