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Rentrée scolaire : non, les écoles ne testeront ni ne vaccineront vos enfants contre le coronavirus sans votre accord

A quelques jours de la rentrée scolaire, un message posté sur Facebook incite les parents à remplir "un avenant" pour refuser que leurs enfants soient testés ou encore vaccinés pour le coronavirus sans leur accord. Pourtant, rien de tel n'est prévu pour la rentrée.

Article rédigé par franceinfo, Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une fillette se rend à l'école à Nancy (Meurthe-et-Moselle), le 1er septembre 2015. ((MAXPPP))

"Bonjour à tous les parents", voici comment démarre ce message posté sur Facebook à quelques jours de la rentrée scolaire et partagé plusieurs centaines de fois. Clairement à l'attention des parents d'élèves, ce message propose de télécharger une "lettre-type" intitulée "Avenant dérogatoire à la Fiche infirmerie, d'information sanitaire et d'urgence sanitaire". Le but : rappeler "notre refus de test, retrait, vaccin sans notre accord", explique-t-il, avec un conseil en prime : "mieux vaut prévenir par les temps qui courent".

Capture écran Facebook, le 28/08/2020. (Capture écran Facebook)
Si des parents peuvent être tentés de remplir ce document, cela n'a, dans les faits, aucune utilité.

Ce n'est pas prévu à la rentrée

D'abord parce qu'il n'a jamais été question de vacciner ou tester les enfants à l'école à la rentrée sans l'accord des parents. Le protocole sanitaire prévu dans les écoles face au Covid-19 est disponible sur le site du ministère de l'Education nationale. Dans ce document, seul le port du masque est rendu obligatoire pour tous les élèves à partir de 11 ans. Une circulaire - elle aussi disponible sur le site du ministère - a également été adressée aux recteurs d'académies concernant le plan ministériel de prévention et de gestion Covid-19. La procédure à suivre dans les établissements en cas de de suspicion d'infection d'un enfant y est décrite.

Si un élève présente des signes au sein de l'école, il est alors "impérativement isolé du reste de la communauté scolaire dans une pièce dédiée permettant de veiller sur eux", et placé pendant ce temps sous la surveillance d'un membre du personnel de l'établissement "dans l'attente d'un retour à domicile". On peut également lire que "l'établissement a la responsabilité de contacter les parents". Du côté de l'Education nationale, tester ou vacciner les enfants à l'école n'est donc jamais évoqué.

Ce serait illégal

Apporter des soins médicaux à un enfant en milieu scolaire est interdit par la loi puisque l'école n'est pas un établissement de soins mais un lieu de vie, explique le syndicat des infirmiers scolaires SNICS-FSU. L'article 371-1 du code civil stipule par ailleurs que "l'autorité parentale (...) appartient aux père et mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité". Aucun acte médical ne peut donc être effectué à l'école sur votre enfant sans votre accord. Le bulletin officiel de l'Education nationale du 6 janvier 2000 dresse une liste très précise des médicaments que les infirmiers scolaires sont autorisés à donner à un élève. L'infirmier scolaire peut apporter "un soulagement de l'élève" (apaiser un mal de tête par exemple), explique toujours le syndicat SNICS-FSU, mais rien de plus en matière d'acte médical.

A titre d'exemple, alors que la loi rend obligatoire 11 vaccins pour les enfants, aucun établissement scolaire ne peut vacciner votre enfant d'office pour respecter cette obligation. Si vous ne respectez pas cette obligation de vaccination, votre enfant pourra être exclu de l'établissement et vous risquez des poursuites pénales mais en aucun cas votre enfant sera vacciné sans votre accord.


Si un vaccin contre le Covid-19 venait à être trouvé et rendu obligatoire, aucun risque donc qu'un élève soit vacciné sans le consentement de ses parents. Impossible également d'effectuer un test PCR ou sérologique sur votre enfant sans votre feu vert.

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