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Le brief éco. Covid-19 : désaccord persistant entre les 27 sur la solution à la crise économique

Opposition entre pays du nord et pays du sud de l'Europe concernant la réponse économique à apporter à la pandémie de coronavirus. Les ministres des Finances se rencontrent à nouveau jeudi.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le logo de l'Eurogroupe. Image d'illustration. (MAXPPP)

Après 16 heures de réunion en visioconférence, les ministres européens des Finances n’ont pas réussi à surmonter leurs divergences. Ils ont discuté toute la nuit du mardi 7 au mercredi 8 avril pour décider de mesures communes de soutien à l’économie en pleine crise due au coronavirus.

Une nouvelle assemblée est programmée pour demain. Cette réunion à rallonge est un test décisif pour l’unité des 27 qui ne peuvent se permettre d’étaler une nouvelle fois leurs divisions. Pour l’instant, la réponse européenne à la crise du Covid-19 s’oriente vers trois ou quatre axes : une participation de la BEI à hauteur de 200 milliards d’euros ; un fonds de garantie pour les entreprises ; un soutien au chômage partiel et des prêts du fonds de secours de la zone euro ; enfin le fameux MES (Mécanisme européen de stabilité) créé en 2012 lors de la crise de la dette de la zone euro, doté aujourd’hui d’une force de frappe de 410 milliards d’euros pour permettre aux États en difficulté d’emprunter jusqu’à 2% de leur PIB (richesse nationale produite sur l’année).

Coronabonds : ça coince

L’idée avancée par la France de regrouper les dettes de l’ensemble des pays européens ne séduit pas : mutualisation de la dette à travers les coronabonds. C’est l’un des gros points d’achoppement qui montre le manque de solidarité entre pays membres. La mutualisation des dettes constitue une ligne rouge, essentiellement pour l’Allemagne et les Pays-Bas qui refusent de s’engager dans un emprunt commun avec des Etats très endettés, comme l’Italie ou l’Espagne, des Etats jugés laxistes dans la gestion de leur budget. Pas d’avancée sur ce point, donc.

Et la voix de la France dans tout cela ?

Face au rejet de sa proposition de coronabonds, Paris exige que cette option soit quand-même mentionnée dans les conclusions de la réunion. De leur côté, les pays du sud (dont l’Italie) menacent de bloquer tout accord s’ils n’obtiennent pas satisfaction. Nous en sommes là, encore très loin de l’entente parfaite des pays européens face à la lutte économique nécessaire contre le Covid-19.

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