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Le billet sciences. Les cas rares et mystérieux de jeunes patients morts du Covid-19

Un bébé de six semaines aux Etats Unis, un garçon de 13 ans au Royaume Uni, ou encore une jeune fille de 16 ans en France ont été emportés par le Covid-19. Pourtant, les médecins estimaient, il y a un mois encore, que cette maladie ne toucherait que les personnes âgées.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Pour comprendre, il faudrait connaître le dossier médical de chaque cas mais, a priori, certains de ces jeunes victimes n'avaient aucune comorbidité.  (MIGUEL MEDINA / AFP)

Les cas de décès de jeunes patients sont possibles mais très rares. Si les médecins estiment que le Covid-19 menacent surtout les personnes âgées, c'est parce que les statistiques vont dans ce sens. Selon une vaste étude du centre chinois de contrôle et de prévention des maladies publiée fin février sur plus de 72 000 cas : le risque de décès du Covid-19 chez les 10-20 ans est de 0,2%, contre 15% chez les plus de 80 ans. Cette étude estimait même que le risque était nul pour les enfants de moins de 10 ans.

Un risque nul mais des décès aussi en Chine

Une étude publiée par la revue Pédiatrics s’est penchée sur le cas de plus 2 000 enfants atteints par le Covid-19 ou suspectés de l’être. Elle conclue que la plupart n’ont pas de symptômes ou très légers, mais 6% d’entre eux développent des formes graves (contre 18,5% chez les adultes) et un seul n’a pas pu être sauvé. Depuis le début de l’épidémie, les chercheurs savent que le décès de jeunes patients peut arriver, mais bien moins souvent que celui des patients âgés ou avec des fragilités comme du diabète, un surpoids, et du tabagisme.

Les orages de cytokines comme piste

Pour comprendre, il faudrait connaître le dossier médical de chaque cas mais, a priori, certains de ces jeunes victimes n'avaient aucune comorbidité. Les chercheurs de l'Inserm, qui cherchent à comprendre pourquoi les soignants perdent des patients si jeunes, sans problème de santé, ont peut être une piste. Ils pensent que ce qui les emporte, ce n’est pas forcément le virus lui-même mais une réponse trop forte du système immunitaire en provoquant un orage de cytokines : de petites protéines qui contrôlent nos cellules mais aussi notre réponse immunitaire. Parfois, il est bon qu’elles s’activent pour lancer notre défense, mais leur suractivité peut à d’autres moments inflammer nos organes et nous être fatales. Cela expliquerait pourquoi des patients si jeunes avec un système immunitaire plus tôt fort se retrouvent aussi parmi les victimes. Plusieurs entreprises pharmaceutiques travaillent déjà sur la meilleure façon de calmer ses tempêtes de cytokines.

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