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Le billet sciences. La France prend les devants pour avoir un futur vaccin contre le coronavirus

La France a passé une précommande pour plusieurs millions de doses de vaccins auprès de la société AstraZeneca. Mardi, Emmanuel Macron ira visiter un site de production de Sanofi. Une façon d'avoir plusieurs options.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une course mondiale pour trouver et produire le vaccin contre le coronavirus fait rage (photo d'illustration). (MLADEN ANTONOV / AFP)

Qui va remporter la compétition du vaccin contre le coronavirus ? En attendant de savoir quel laboratoire gagne la course, la France s'organise pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Parce qu'aujourd’hui, il y a près de 135 potentiels vaccins au stade de recherche. Une dizaine sont entrés en test mais seulement deux avec beaucoup de participants, ce que l’on appelle la phase III. Parmi ces deux candidats-vaccins, il y a le vaccin déjà existant du BCG testés contre le coronavirus en Australie mais il y a aussi celui d’AstraZeneca. La société vient donc de signer une précommande avec la France et d’autres pays européens de 300 millions de doses dont elle a déjà lancé la fabrication même si elle n'a pas encore toutes les garanties que son vaccin soit approuvé. Un pari très risqué, là aussi.

Les études que nous menons nous permettrons d'avoir des résultats à l'automne

Olivier Nataf, président d'Astra Zeneca France

Le candidat-vaccin d'AstraZeneca veut faire entrer dans nos cellules un virus, développé chez des chimpanzés en laboratoire, mais en utilisant la même porte d’entrée que le coronavirus. Il doit ensuite pousser notre système immunitaire à fermer cette porte pour qu’elle ne laisse plus passer personne en quelque sorte. Quant au virus de chimpanzés, il est conçu pour ne pas se répliquer ensuite et pour ne pas nous rendre malade. On attend de connaître cet automne les résultats de la phase III des essais.  

Où produire le vaccin ensuite ?

Une fois qu'un vaccin sera opérationnel, il faudra le produire. Aujourd'hui beaucoup de recherches se passent aux États Unis et en Chine, ensuite vient l'Inde et l'Europe. Il n'y a donc pas qu'une course pour la recherche mais aussi pour la production et pour l'accès à cette production en premier. Là aussi, la France ne veut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. AstraZeneca avait deux sites de production en France, à Reims et à Dunkerque. Elle a vendu celui de Champagne et ce ne sont pas des usines de production de vaccins. En revanche, Sanofi cherche un vaccin et possède un site de fabrication près de Lyon. Là où justement le président de la République va se rendre mardi 16 juin.

Le candidat-vaccin de Sanofi est encore au stade de test sur les animaux. Mais est-ce que cela en fait un plus mauvais candidat que les autres ? Et si le temps pris dans les premières phases de sa mise au point le rendait plus efficace ensuite ? Le patron de Sanofi table sur un vaccin d’ici 24 mois. Quand AstraZeneca parle de l'automne prochain. La mise au point d’un vaccin prend en général huit à dix ans. Et si cette fois cela allait plus vite ? Personne ne veut perdre ce pari.

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