La feria d'Arles maintenue malgré le coronavirus : "On sait qu'on doit être exemplaire et on le sera", assure une élue
La ville est entièrement piétonnisée pour l'occasion avec 12 points d'entrée contrôlés par la police. Masque obligatoire, pas de stagnation autorisée, pas de bodega. Seules les peña sont autorisées mais "elles tourneront dans la ville pour ne pas faire d'effets concerts".
Alors que les Bouches-du-Rhône sont une zone rouge de "circulation active du virus", la feria d’Arles aura bien lieu ce week-end. Un évènement qui représente près de 10 millions d'euros de retombées économiques pour la ville. "On sait qu'on doit être exemplaire et on le sera", a assuré vendredi 11 septembre sur franceinfo Mandy Graillon adjointe à la mairie d'Arles. La municipalité "a mis en place différents dispositifs pour essayer d'assurer la sécurité sanitaire des participants", indique-t-elle.
france info : Est-ce bien raisonnable de maintenir la feria ?
Mandy Graillon : On a été classé en zone rouge depuis déjà plusieurs semaines. On a donc travaillé avec la préfecture, selon les contraintes qu'elle nous demandait. On a mis en place différents dispositifs pour essayer d'assurer la sécurité sanitaire des participants. Ce protocole sanitaire est un peu différent, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur des arènes.
À l'intérieur des arènes, on a divisé la jauge quasiment par trois, puisqu'on a 4 000 places payantes au lieu de 12 000 habituellement.
Mandy Graillon adjointe à la mairie d'Arlesà franceinfo
On a un port du masque qui est obligatoire à l'intérieur comme à l'extérieur des arènes. La distanciation sociale. On a exigé des commerçants, des restaurateurs, des bars qu'ils n'installent pas de comptoir, qu'ils ne fassent que du service assis, que ce soit pour les boissons ou pour la restauration. Ils ont d'ailleurs signé une charte chacun avec monsieur le maire dans laquelle ils s'engagent à respecter ces principes-là pour montrer que nous étions évidemment tous dans une démarche responsable et qu'on avait certes une responsabilité sanitaire, mais une responsabilité collective, pour montrer à la préfecture qu’on voulait bien faire les choses. On sait qu'on doit être exemplaire et on le sera. Mais on sait aussi qu'on doit vivre, que cette crise sanitaire ne doit pas se transformer en crise économique et en crise sociale. On est sur un territoire où la feria de Pâques a déjà été annulée. Elle représente pour nous près de 10 millions d'euros de retombées économiques. Les Rencontres de la photo, c'est 30 millions d'euros de retombées économiques pour Arles. Aujourd'hui, on ne peut pas se permettre d'asphyxier notre économie qui repose en très grande partie sur le tourisme et sur cette industrie culturelle.
Comment assurer un contrôle efficace ?
On a plusieurs dispositifs, évidemment de sécurité, soit des forces de police, soit de sécurité privée. La ville est entièrement piétonnisée avec 12 points d'entrée différents où, à chaque fois, il y aura un contrôle effectué par la police municipale et par une agence privée. Personne ne pourra entrer dans l'enceinte de la ville sans le port du masque et où on en distribuera, évidemment. Et à l'intérieur de la ville, on a eu des renforts de police nationale puisque la préfecture depuis le début travaille avec nous sur ce dispositif pour faire respecter notamment le port du masque, mais surtout des circulations fluides de populations. On a mis en place des sens de circulation sur certaines places qui étaient habituellement des places de fortes concentrations de populations, notamment la place Forum.
On a un sens de circulation, des rues qui se transforment en entrée et des rues qui se transforment en sorties et où les forces de police et les forces de l'ordre seront présentes pour faire en sorte que les circulations soient fluides et que les gens ne stagnent pas.
Mandy Graillon adjointe à la mairie d'Arles
En revanche, cette année, pas de bodega, c'est à dire pas de pistes de danse, pas de concerts. Ça vaut la peine de maintenir une feria sans bodega ?
On a fait le maximum pour maintenir l'esprit festif, tout de même. C'était notre priorité. On a autorisé la musique d'ambiance dans les restaurants et dans les bars. Donc, à partir du moment où vous serez assis, il pourra y avoir une musique d'ambiance à l'intérieur. On a maintenu quelque chose qui nous paraissait très important, ce sont les peña parce qu'avant tout, c'est la musique de la feria. Elles auront chacune une feuille de tournée et elles tourneront dans la ville sans être en statique pour ne pas faire d'effets concerts, mais que tout de même, les Arlésiens et les visiteurs aient l'ambiance feria.
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