La circulation du coronavirus "augmente en France" : ce qu'il faut retenir du dernier bulletin de Santé publique France
A l'exception de la Mayenne, de Mayotte et de la Guyane, la circulation du coronavirus reste faible en France, mais en augmentation par rapport à la semaine précédente.
La crainte d'une seconde vague de l'épidémie reste bien présente. Vendredi 10 juillet, un nouveau bulletin de Santé publique France (SPF) fait état d'une accélération de la circulation du Covid-19. Mais l'agence précise toutefois que cette circulation virale reste "à un niveau bas". Voici ce qu'il faut retenir de cette note, qui appelle à la vigilance.
Un taux de reproduction effectif supérieur à 1
La note de Santé publique France fait état d'une "nouvelle tendance à l'augmentation de la circulation du virus Sars-CoV-2" dans le pays. Du 29 juin au 5 juillet, "le nombre de cas confirmés, le taux d'incidence et le nombre d'actes SOS médecins pour suspicion de Covid-19 sont en augmentation en comparaison à la semaine précédente", indique SPF, qui relève une augmentation de 14% du nombre hebdomadaire de cas confirmés en France métropolitaine par rapport à la semaine précédente. Le taux de reproduction effectif (R effectif) est donc désormais "supérieur à 1".
"Ces résultats sont en faveur d'une tendance à l'augmentation de la circulation du virus en France métropolitaine", affirme l'agence, qui précise que "les nombres de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19, les nombres d'hospitalisations et nombres d'admissions en réanimation, qui sont des indicateurs plus tardifs, continuent, en revanche, de montrer des tendances à la baisse."
Enfin, l'agence précise que "l'augmentation du nombre et des incidences des cas de Covid-19 sont à associer à l'accentuation de l'effort de dépistage". Ainsi, le nombre de patients testés a bondi de 26% par rapport à la semaine précédente. Un "effort de dépistage" qui se traduit d'ailleurs "par des baisses du taux de positivité des prélèvements en France métropolitaine (-15%)." SPF rappelle ainsi que la circulation virale se maintient à un niveau bas dans une grande majorité du territoire français et que "les taux de positivité et les taux d'incidence régionaux sont en baisse ou se maintiennent à des niveaux faibles", même si "les estimations du nombre de reproduction effectif (R effectif) sont significativement supérieures à 1 dans 3 régions de France métropolitaine : Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte-d'Azur."
Une hausse du nombre de nouveaux cas en Mayenne
En Mayenne, "la situation épidémiologique a rapidement évolué avec à la fois une incidence et un taux de positivité élevés en lien avec des clusters critiques dont certains sont survenus dans des abattoirs et des établissements médicaux sociaux", indique l'agence.
Alors que le préfet de Mayenne a confirmé jeudi à France Bleu qu'aucun projet de reconfinement n'était à l'étude dans le département, Santé publique France note que "l'expérience récente de plusieurs pays européens" démontre que "des clusters de cette nature peuvent aboutir à des situations insuffisamment contrôlées pouvant justifier des mesures de gestion plus contraignantes". C'est pourquoi les mesures sanitaires ont été renforcées dans le département, avec notamment la mise en place d'un vaste plan de dépistage du Covid-19.
Le virus à un niveau élevé en Guyane et à Mayotte
En Guyane, "les indicateurs restent à des valeurs élevées et poursuivent leur augmentation", s'alarme Santé publique France. "Le taux de positivité des patients testés se stabilise", passant à 26,5%, contre 25,5% la semaine précédente, et "le R effectif reste significativement supérieur à 1, signant la poursuite de la diffusion de l'épidémie."
Contrairement au reste de la France, les taux d'hospitalisation et d'admission en réanimation continuent également d'augmenter. Enfin, "les douze clusters identifiés en Guyane sont désormais considérés avoir une diffusion communautaire", poursuit Santé publique France.
A Mayotte, "l'épidémie se poursuit bien que les indicateurs soient en baisse", peut-on lire dans le bulletin hebdomadaire. "Les indicateurs restent encore à des niveaux élevés", mais continuent à diminuer, selon SPF, selon qui "il n'y a plus de cluster en cours."
Des cas de patients plus jeunes
En France métropolitaine, Santé publique France relève par ailleurs "l'augmentation des actes SOS médecins qui concernent notamment les moins de 15 ans", ce qui pourrait, "en partie, s'expliquer par la reprise des activités scolaires dans le cadre d'une augmentation des symptomatologies respiratoires".
Un appel à la vigilance et au dépistage
Face à ce nouveau constat, Santé publique France appelle les Français à "la plus grande vigilance". "La perspective des congés d'été, susceptibles de favoriser les comportements à risque, notamment dans le cadre d'événements et de regroupements familiaux ou amicaux, et la diminution de l'adoption systématique des mesures de prévention par la population" (distanciation physique, lavage des mains, port du masque, etc.) "sont des facteurs susceptibles de favoriser la reprise de l'épidémie", prévient le document.
Jugeant "indispensable que la population adopte rigoureusement les mesures de prévention préconisées", elle demande que "chaque personne présentant des symptômes évocateurs de COVID-19 consulte un médecin dans les plus brefs délais, réalise un test diagnostic et respecte les mesures d'isolement."
Car pour l'agence, "le recours aux soins et la réalisation de tests RT-PCR des personnes présentant des signes cliniques compatibles avec une infection COVID-19 restent très insuffisants", déplore-t-elle. "Dans le cadre de la surveillance COVIDNet, il apparait que seules 17% des personnes ayant présenté des symptômes évocateurs de COVID-19 ont bénéficié d'une prescription pour un test diagnostique, et seules 12% ont rapporté avoir été testées en RT-PCR." Dès lors, pour SPF, "les nombres de cas confirmés et les augmentations observées pourraient être fortement sous-estimés."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.