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''Je t'appelle pour une mauvaise nouvelle...'': à cause du coronavirus, les pèlerins français ne pourront pas aller à La Mecque pour le hajj

Les agences spécialisées ont dû prévenir leurs centaines de clients français qui souhaitait effectuer leur pèlerinage à La Mecque, en Arabie saoudite, qu'ils devront reporter leur voyage à l'année prochaine ou se faire rembourser. 

Article rédigé par Maureen Suignard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La Grande Mosquée de La Mecque, le sanctuaire le plus saint de l'Islam, dans la ville sainte saoudienne le 3 juin 2008. (HASSAN AMMAR / AFP)

''Salam aleikoum ! C'est l'agence de voyages Partir à La Mecque.com...'' Depuis les annonces saoudiennes, Mohamed Saïd passe son temps au téléphone. ''Bon, je t'appelle pour une mauvaise nouvelle...'', poursuit cet organisateur de voyages agréé Hajj, le grand pèlerinage des musulmans à La Mecque, en Arabie saoudite. En effet, à cause de l'épidémie de coronavirus Covid-19, seul un millier de fidèles résidant en Arabie saoudite seront autorisés à accomplir le grand pèlerinage. La coordination des organisateurs agréés hajj de France se dit déçue mais salue une décision "pleinement justifiée" " qui vise à préserver les vies humaines".

450 pèlerins à prévenir par téléphone

Les agences spécialisées, comme celle de Mohamed Saïd, dans le 18e arrondissement de Paris, ont donc dû prévenir tous leurs client et leur proposer des solutions de secours. Sur le bureau de ce dernier, une liste de 450 pèlerins qui devaient partir avec sa société et qu'il doit désormais prévenir.

Tu as vu, sur les réseaux ? Tu as deux solutions, soit on te donne un avoir ou un remboursement, soit on te bascule sur l'année prochaine...

Mohamed Saïd

à franceinfo

En effet, chaque année, ce sont 20 000 visas environ qui sont délivrés pour les pèlerins qui viennent de France. Alors pas d'hésitation, donc, pour ce client qui reporte à l'année prochaine. ''Je suis légèrement déçu, mais en même temps, c'est Allah qui décide : je prend cela comme un truc de Dieu, explique-t-il, philosophe. Ce sont des gens de confiance, donc moi je continue Inch'Allah avec eux l'année prochaine.'' Au vu des sommes engagées, d'autres préfèrent annuler, et récupérer leur argent. Deux mille euros par dossier, par exemple, pour ce client déçu qui devait partir avec sa femme.

Il subsiste tout de même quelques difficultés : le grand pèlerinage représente 80% du chiffre d'affaires de la société. ''J'ai mis tout le monde au chômage partiel, indique Mohamed Said. J'ai laissé juste un salarié ici avec moi. J'ai de la trésorerie pour tenir un petit peu, mais on ne pourra pas tenir indéfiniment.'' Mohamed Saïd mise sur une reprise des pèlerinages à l'automne.

Pas de pélerinage à La Mecque cette année : écoutez le reportage de Maureen Suignard

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