Jauge à 5 000 spectateurs : y a-t-il deux poids, deux mesures entre le rugby et le football ?
Alors que Marseille, Bordeaux, Nantes, Dijon et d’autres clubs de football voient leurs demandes de dérogation systématiquement refusées, les clubs de rugby, eux, obtiennent le feu vert des préfectures pour avoir plus de 5 000 spectateurs dans leurs stades.
Il y aura, par endroits, plus de monde dans les stades pour la reprise du Top 14, le week-end des samedi 5 et dimanche 6 septembre, que lors des deux premières journées de Ligue 1 et de Ligue 2. Plusieurs clubs de rugby obtiennent des dérogations pour augmenter la jauge à plus de 5 000 spectateurs, en vigueur jusqu'au 31 octobre.
Ils seront 8 000 spectateurs à La Rochelle samedi, 9 000 à Brive, et jusqu’à 10 000 dimanche soir à Clermont. "Le sérieux des dirigeants de Clermont que j'ai vus à plusieurs reprises, le public exceptionnel dont tout le monde me vante la tenue et le respect des règles font que l'on accorde la dérogation", justifie le préfet du Puy-de-Dôme, Philippe Chopin.
On montera même en puissance puisque c'est une dérogation qui sera accordée à chaque match. C'est un équilibre que l'on essaye de trouver entre le sportif, l'économique et le sanitaire.
Philippe Chopin, préfet du Puy-de-Dômeà franceinfo
Le rugby serait-il mieux loti que les autres sports, en particulier le football ? Aucun match de Ligue 1 et de Ligue 2, lors des deux premières journées, n'a pu se jouer à plus de 5 000 spectateurs dans les stades. Toutes les dérogations ont été refusées.
La réponse réside sans doute dans les recettes que procure la billetterie. Elles représentent un tiers du budget des clubs de rugby, contre seulement 10 à 15% pour le football, dont les finances s'appuient surtout sur les droits télévisés.
100 millions d'euros de pertes pour la LFP
Une explication qui n'empêche pas la Ligue de foot professionnel (LFP) de s'interroger et de dénoncer une différence de traitement. Car les protocoles sanitaires présentées par les clubs de football et de rugby pour avoir droit à une dérogation sont sensiblement les mêmes. Elle réclame déjà au gouvernement une indemnisation pour le manque à gagner à hauteur de 100 millions d'euros.
Au Stade Malherbe de Caen, qui évolue en Ligue 2, les dirigeants vont à nouveau retenter leur chance, sans rentrer dans la polémique. "Notre demande a été refusée pour le match d'Ajaccio mais on ne désespère pas d'avoir une jauge qui va au-delà de 5 000 avant l'échéance du 31 octobre, explique Arnaud Tanguy, le directeur général du club. On refera une demande pour le prochain match contre Chambly et on aura une discussion avec la préfecture là-dessus."
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