Malgré l'épidémie de coronavirus, des milliers d'Israéliens manifestent pour "sauver la démocratie"
Ce rassemblement visait aussi à marquer l'opposition des manifestants aux pourparlers en cours entre Benny Gantz, à la tête du parti centriste Bleu-Blanc, et le chef du parti de droite Likoud, Benyamin Nétanyahou, inculpé pour corruption.
Munis de masques et vêtus majoritairement de noir, les manifestants se sont tenus à deux mètres de distance les uns des autres, respectant les mesures de distanciation sociale. Malgré l'épidémie de coronavirus, des milliers d'Israéliens ont manifesté dimanche 19 avril à Tel-Aviv contre la "dérive autoritaire" du Premier ministre Benyamin Nétanyahou. Le chef du parti de droite Likoud est inculpé pour corruption, fraude et abus de confiance.
Environ 2 000 manifestants – selon les chiffres donnés par des médias israéliens – ont répondu à l'appel lancé sur Facebook par le mouvement dit des "drapeaux noirs" en se rassemblant sur la place Yitzhak-Rabin pour "sauver la démocratie".
Crise politique sans précédent
Israël vit une crise politique depuis plus d'un an. A l'issue d'élections législatives le 2 mars – les troisièmes en moins d'un an –, le président Reuven Rivlin avait confié au nouveau président du Parlement israélien, Benny Gantz, à la tête de la coalition centriste Kahol Lavan ("Bleu-Blanc"), la tâche de former le prochain gouvernement.
Mais, après des négociations avec Benyamin Nétanyahou, Benny Gantz a échoué la semaine dernière et le président Reuven Rivlin a confié jeudi le soin au Parlement de proposer, d'ici un peu moins de trois semaines, un élu ayant suffisamment d'assise pour tenter de former un gouvernement. Les camps de Benny Gantz et Benyamin Nétanyahou disent cependant poursuivre leurs pourparlers en vue d’une possible union. C'est aussi contre ces négociations qu'ont manifesté les "drapeaux noirs".
Fin mars, Benny Gantz avait créé la surprise en ouvrant la voie à un gouvernement "d'union et d'urgence" avec Benyamin Nétanyahou. Il avait pourtant auparavant promis de ne pas partager le pouvoir avec le leader du Likoud tant que celui-ci n'avait pas réglé ses démêlés avec la justice. Des partisans de l'opposition avaient alors reproché à Benny Gantz, ancien chef d'état-major de l'armée, d'avoir rendu les armes.
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