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"Il ne fallait pas les faire" : des enseignants et syndicats très critiques sur les évaluations nationales maintenues malgré le confinement

Les élèves de CP, CE1, sixième et seconde vont se soumettre à partir du lundi 14 septembre aux évaluations nationales lancées en 2018 par Jean-Michel Blanquer. Certains professeurs regrettent leur maintien après les mois de confinement passés loin de l'école. 

Article rédigé par Alexis Morel, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un élève de CP dans une classe de Montpellier, dans l'Herault. (MICHAEL ESDOURRUBAILH / MAXPPP)

Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer en a fait l'outil majeur pour mesurer le niveau des élèves en cette rentrée particulière : les évaluations nationales commencent lundi 14 septembre pour les CP, CE1, sixième et seconde. Il s'agit de tests standardisés, identiques, que tous les élèves vont devoir passer. Selon Jean-Michel Blanquer, ces évaluations vont permettre un premier état des lieux des inégalités et retards d'apprentissage après le confinement.

Il y a certains exercices bien conçus, et beaucoup d'autres dont je ne vais pas me servir.

Émilie, professeur des écoles

à franceinfo

Sur le terrain, les enseignants ne sont pas tous convaincus et plus partagés. Pour Émilie, professeur des écoles à Marseille, ces évaluations nationales ne sont pas adaptées : "En mathématiques, il y a des pages et des pages d'estimations de nombres, et ce n'est pas une typologie d'exercices que les élèves ont l'habitude de fréquenter. Clairement, cela met les élèves en grande difficulté, donc ce n'est pas utile."

Incompréhension des syndicats

Plusieurs syndicats d'enseignants ont même lancé une pétition contre ces évaluations, les jugeant trop stressantes et chronophages quinze jours après cette rentrée si particulière. "Pour nous, il ne fallait pas les faire, critique sur franceinfo Caroline Marchand, co-secrétaire du Snuipp-FSU de Seine-Saint-Denis. Nous évaluons des élèves de CP, qui n'ont pas eu de grande section pendant quatre mois, et on leur demande la même chose que s'ils avaient été à l'école toute l'année. Cela va les angoisser, parce que beaucoup d'élèves risquent d'être en échec face à certaines questions et certains items". L'enseignante fait part de sa "très grande incompréhension" et d'une "très grande interrogation."

Marion est moins sévère, elle enseigne le français au collège en Seine-Saint-Denis. "J'espère que ce test me permettra de situer réellement ou se trouvent mes élèves, explique-t-elle. J'ai déjà repéré les élèves qui ont de grosses difficultés mais j'espère que ce test pourra m'aider à cerner les élèves que je n'ai pas repérés, parce que certains arrivent à faire illusion un moment." 

Cette année, crise sanitaire oblige, un mini-questionnaire est ajouté à ces évaluations pour recueillir le ressenti des élèves sur le confinement du printemps.

Les enseignants partagés sur les évaluations nationales : écoutez le reportage d'Alexis Morel

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