"Excitant", "irréel", "complètement bluffé"... L'impressionnant démontage de l'échafaudage de Notre-Dame a commencé sous les yeux des passants
De nombreux passants sont venus assister, lundi 8 juin, à l'une des étapes les plus cruciales du chantier de rénovation, plus d'un an après l'incendie qui a détruit la flèche de la cathédrale.
C'est un travail d'orfèvre qui a démarré lundi 8 juin dans la capitale : le démontage de l'échafaudage de la flèche de Notre-Dame de Paris, déformé et soudé par la chaleur de l'incendie de la cathédrale en avril 2019. Cet étape cruciale et périlleuse doit durer tout l'été.
40 000 pièces à scier
Les grues tournoient, les machines ronflent. Signe d’un nouveau départ pour ce chantier arrêté pendant le confinement raconte Thierry : "C'est une renaissance et je suis complètement bluffé par les travaux colossaux qui sont entrepris pour retrouver cette chère Notre-Dame qu'on adore." Les passants curieux comme lui sont nombreux à lever la tête en direction des grues de 80 mètres de haut. "C'est un peu excitant, confie Martine dans un rire. La technicité, la précision qu'il a l'air de falloir mettre en place.
Le courage je ne sais pas mais en tout cas le professionnalisme des intervenants c'est sûr. On les voit déambuler dans les échafaudages, c'est presque irréel.
Thierry, un Parisien
Deux équipes de cinq cordistes se relaient pour découper à l’aide de scies sabres les 40 000 pièces de l’échafaudage - soit 250 tonnes au total -fondues pendant l’incendie. L'opération est particulièrement délicate rappelle le maire du 4e arrondissement, Ariel Weil : "Tant qu'il ne sera pas démonté, on peut s'imaginer qu'on n'est pas totalement en sécurité. Il y a le risque de l'échaffaudage lui-même, il y a le risque qu'une pièce tombe sur l'élément de structure de la cathédrale, explique l'élu PS. Je ne dirais pas que c'est une épée de Damoclès qui pèse au-dessus des riverains que cet échafaudage mais quand même !"
Une toile d'araignée entourant la cathédrale
Pour se rendre compte de ce qui impressionne tous ces Parisiens, il faut prendre un peu de hauteur, au 6e étage de la rue du Cloître-Notre-Dame. "Vous voyez la grande grue qui commence à tourner, haute de 84 mètres ? C'est elle qui va nous permettre de retirer les morceaux de l'échafaudage, décrit Christophe Rousselot, délégué général de la fondation Notre-Dame. C'est vraiment comme une toile d'araignée en quelque sorte qui a emprisonné la cathédrale. C'était l'obession, si je puis-dire, de tout le monde que de se dire qu'il fallait absolument que cet échafaudage quitte la cathédrale".
Une sacrée ironie s'amuse Martine, Parisienne croisée elle aussi sur le chantier : "Cet échafaudage qui était là pour la flèche et qui a failli tout détruire, on lui en veut de façon terrible et en même temps, maintenant qu'il est consolidé, on a hâte de le voir partir complètement." Comme beaucoup d'admirateurs de Notre-Dame, Martine suivra donc son nouveau feuilleton favori, tout au long de l’été.
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