Cet article date de plus de deux ans.

Événementiel : les pertes liées au Covid-19 estimées à "13 millions d'euros" en décembre pour 500 entreprises, révèle un syndicat

Le président de l'Union des professionnels solidaires de l'événementiel alerte sur la situation de ces professionnels qui n'ont le droit à aucune aide depuis le début de la crise sanitaire.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Salle de spectacle avec des sièges condamnés à cause du Covid (illustration). (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)

Le président de l'Union des professionnels solidaires de l'événementiel (UPSE), Clément Tournier, assure mercredi 5 janvier sur franceinfo que les pertes liées à la crise sanitaire du Covid-19 sont estimées à "13 millions d'euros" en décembre pour 500 entreprises ayant répondu à un sondage du syndicat, et "aux alentours de 10 millions d'euros" en janvier. Il a contacté le gouvernement mardi pour demander, à nouveau, que les 30 000 auto-entrepreneurs du secteur soient éligibles aux aides de l'État.

franceinfo : À combien estimez-vous les pertes pour les entreprises que vous représentez ?

Clément Tournier : On n'a pas encore tous les chiffres exactement, parce que les pertes ont vraiment été assez importantes. On avait récolté des données via un sondage à la mi-décembre : on était à peu près à 13 millions d'euros de pertes en décembre sur 500 réponses et on était déjà sur une estimation de pertes aux alentours de 10 millions d'euros juste pour le mois de janvier.

Beaucoup de professionnels de l'événementiel ne sont pas éligibles aux aides de l'État pendant la crise sanitaire. Quelles sont les conséquences ?

Il y a deux problématiques. D'abord, la rémunération des dirigeants. Des entreprises tiennent aujourd'hui, mais des dirigeants ne se versent plus du tout de salaire. Il y en a même qui ne se verse pas de salaire depuis deux ans. Baisser les salaires permet de ne pas être endetté et de ne pas se retrouver dans une situation d'endettement administrative qui peut être gênante. 

"Certains aujourd'hui se retrouvent dans une grande précarité et n'ont le droit à aucune aide."

Clément Tournier, président de l'UPSE

à franceinfo

Il n'y avait pas de chômage partiel. Et puis, on a aussi effectivement les auto-entrepreneurs qui aujourd'hui, avec ce statut d'indépendant, n'ont pas droit à des aides. Ils ont perdu leurs contrats, les événements, le chiffre d'affaires… Ce sont des personnes qui travaillent des fois chez elles, à domicile, ont peu de coûts fixes, peu de charges et donc en plus n'entrent pas non plus dans le cadre de l'aide "coûts fixes".

Êtes-vous en lien avec le gouvernement actuellement pour demander des aides pour ce secteur ?

On a recontacté le gouvernement hier, mardi. Le secteur du tourisme a été écouté en début de semaine donc on attendait un petit peu de voir les annonces, puisqu'il y a d'autres syndicats qui représentent des auto-entrepreneurs en France. On n'a pas eu de retours suffisants. C'est pour ça qu'aujourd'hui, c'était important pour nous de ré-interpeller. Les discussions ne sont pas évidentes. On essaie vraiment d'expliquer qu'il y a un pan d'entreprises qui seront ou qui sont tout simplement oubliées. On essaie d'alerter à nouveau le gouvernement pour qu'il prenne en compte les auto-entrepreneurs, leurs statuts de patrons non-salariés, et les indépendants, qui n'étaient pas éligibles aux aides mises en place.

Est-ce que, pour vous, la solution serait d'étendre la Fonds de solidarité à l'événementiel et aux auto-entrepreneurs ?

C'est effectivement la solution la plus simple à mettre en place. Mais ce sont des budgets qui doivent être négocier avec Bruxelles, ce qui est moins évident, parce que c'est une aide qui avait été inscrite dans la loi de finances. Par exemple, pour les territoires d'Outre-Mer, le Fonds de solidarité était inscrit dans la loi de finance 2022 avec une prolongation du Fonds, prenant en compte les mois de décembre et janvier. Cela a été inscrit dans un décret donc, pour nous, c'est le plus simple. A priori, ce n'est pas l'axe d'aide que le gouvernement voudrait remettre en place. Ce n'était pas le cas début décembre. Ça n'a pas l'air d'être le cas début janvier. Maintenant, est ce qu'il y a d'autres pistes éventuellement ? Des compensations sur perte de contrats, sur perte de salaire ? L'idée, c'est d'en discuter tout simplement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.