En Israël, les opposants au Premier ministre Benyamin Nétanyahou veulent rester mobilisés malgré le reconfinement
Les nouvelles restrictions sanitaires mises en place en Israël pour freiner le Covid-19 remettent en cause le droit de manifester dans le pays.
Le reconfinement est durci en Israël vendredi 25 septembre. Le pays, le seul à avoir reconfiné toute sa population, enregistre le plus haut taux de contamination au Covid-19 au monde. Le gouvernement de coalition de Benyamin Nétanyahou a décidé de fermer les synagogues (sauf lundi pour Kippour), tous les salariés devront faire du télétravail sauf dans les secteurs essentiels et les rassemblements extérieurs seront limités à 20 personnes avec interdiction de se rendre à plus d'un kilomètre de chez soi. Cette dernière mesure est très critiquée car elle revient à interdire les manifestations anti-Nétanyahou qui mobilisent des dizaines de milliers de personnes depuis le début du mois de juillet.
Manifester tant que c'est possible
Résultat, jeudi, à la veille de l'entrée en vigueur de ces restrictions, 2 000 anti-Nétanyahou et une poignée de défenseurs du Premier ministre se sont fait face devant sa résidence à Jérusalem. Parmi les manifestants, Mihail : "J'habite à Tel Aviv. J'ai loué un petit appartement tout près d'ici pour être à moins d'un kilomètre. En Israël depuis 10 ans, une seule personne, Benjamin Nétanyahou, divise les communautés. Cela me brise le coeur de voir des gens sans éducation penser qu'il est le roi".
Dans le camp des pro-Nétanyahou, de l'autre côté d'une barrière installée par la police, Razi est venu défendre le Premier ministre. "Il y a un coup d'État du système judiciaire devenu gauchiste", explique-t-il, en référence aux démêlés judiciaires de Benyamin Nétanyahou. "Je pense qu’il faut arrêter les manifestations, car les manifestants contaminent et augmentent les infections dans tout Israël", ajoute Razi.
Des doutes sur l'efficacité du reconfinement
Mahiana, elle, habite juste à côté de la résidence. Elle travaille dans un service de pneumologie et connaît le virus. Elle a pourtant des doutes sur l'action de Benyamin Nétanyahou et les nouvelles restrictions mises en place. "Je ne sais pas si c'est la meilleure façon de faire", explique-t-elle. Au sein même du gouvernement, le reconfinement et le durcissement des mesures sanitaires divisent. Le ministre des Sciences et Techniques a démissionné jeudi soir en signe de protestation.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.