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"Distance et social, ce n'est pas toujours compatible" : la difficultés de faire respecter les gestes barrière dans les associations qui aident les plus précaires

Il est parfois très difficile pour les bénévoles de faire de la sensibilisation sur le Covid-19, les bénéficiaires ont souvent bien d'autres problèmes en tête.

Article rédigé par franceinfo - Lou Bourdy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les locaux de l'association les Femmes Relais, à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. (LOU BOURDY FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Respecter les gestes barrières et le port du masque pour se protéger du Covid-19 relève parfois du défi dans les associations qui viennent en aide aux plus démunis. À Bobigny, en Seine-Saint-Denis, une association, les Femmes Relais, vient en aide à des personnes en grande difficulté, elle propose des cours de français, une aide pour remplir les démarches administratives, distribue des repas... le tout en essayant de sensibiliser les bénéficiaires aux gestes barrière.

Des masques jetables... mais réutilisés

Fanta, la responsable de l'association est installée à l'accueil et surveille de près ceux qui arrivent. Une femme entre avec un masque usé, déjà porté plusieurs jours. Fanta l'arrête et lui en donne immédiatement un nouveau. "Pour nous, c'est très compliqué les gestes barrière, ne serait-ce que se laver les mains et porter des masques propres, explique-t-elle. Certains lavent puis remettent les masques jetables." Des affiches rappelant les gestes barrière en neuf langues étrangères sont placardées au mur de l'accueil, mais les locaux ne sont pas très grands, et il y a beaucoup de monde. Plus de cent personnes défilent ici chaque jour, souvent en très grande précarité. "Le dernier des soucis de ces gens-là c'est d'avoir des masques propres ou de s'occuper du gel hydroalcoolique, assure Fanta. Ce qu'ils ont en tête, c'est qu'ils n'ont pas de papiers et qu'ils n'ont plus de carte vitale pour se soigner."

Pas facile de se faire comprendre avec un masque

Dans le bureau de l'association, Amina, assistante sociale, vient en aide à un vieux monsieur qui a des problèmes avec sa mutuelle. La communication est difficile, d'autant plus avec les masques sur le nez. "Cela rajoute une barrière, soupire Amina. Pour une personne qui ne comprend pas bien le français, qui a l'habitude de déchiffrer un peu sur les lèvres, c'est compliqué. Pour essayer d'entendre il se rapproche... Distance et social, ce n'est pas toujours compatible." Depuis le confinement, des couturières bénévoles de l'association ont fabriqué plus de 2 000 masques, déjà distribués à des centaines de bénéficiaires.

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