Coronavirus : l'"anticipation" de la pandémie en France a été "sans commune mesure avec les autres pays européens", affirme Agnès Buzyn devant la commission d'enquête parlementaire

Article rédigé par Marie-Violette Bernard, Pierre Godon - Julien Nguyen Dang
France Télévisions
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Audition Buzyn à l'Assemblée nationale

L'ancienne ministre de la Santé est auditionnée devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale au sujet de la crise du coronavirus.

Ce qu'il faut savoir

"Vous ne pouvez pas dire qu'on n'a pas été réactifs." Devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a assuré, mardi 30 juin, que l'"anticipation" en France face à l'épidémie de coronavirus avait été "sans commune mesure avec les autres pays européens", et que Paris avait été "toujours en avance" par rapport aux alertes des organisations internationales.

 Un départ précipité. L'audition d'Agnès Buzyn est d'autant plus attendue qu'elle avait choisi de quitter précipitamment le ministère le 16 février pour porter les couleurs de la majorité pour les municipales à Paris en remplacement de Benjamin Griveaux. Elle devra aussi s'expliquer sur son interview polémique au Monde, au lendemain du premier tour, dans laquelle elle affirmait avoir "alerté le directeur général de la santé" dès le 20 décembre et "envoyé un message au président sur la situation" le 11 janvier.

 La question des masques. Qui est responsable de l'évaporation du stock stratégique d'Etat de masques de protection ? En avril 2010, il atteignait 1 milliard de masques chirurgicaux et 700 millions de masques FFP2, plus protecteurs, selon Didier Houssin, ancien directeur général de la santé. Mais début 2020, ce stock était réduit à 117 millions de masques chirurgicaux pour adultes, 40 millions de masques pédiatriques et plus aucune réserve de FFP2.

 D'anciens ministres de la Santé interrogés. Après Agnès Buzyn, les députés auditionneront Marisol Touraine, Roselyne Bachelot et Xavier Bertrand dans les prochains jours. Le précédent de la pandémie de grippe H1N1 en 2009 sera dans toutes les têtes puisqu'il pourrait avoir influencé certains choix qui ont amené à la situation actuelle. A l'époque, Roselyne Bachelot avait été très critiquée pour avoir commandé trop de vaccins (94 millions de doses, dont seulement 6 millions avaient été utilisées) face à une pandémie finalement moins grave que redouté.