Des militants écologistes manifestent samedi pour réclamer une réduction durable du trafic aérien
Des marches sont prévues dans plusieurs villes, notamment à Toulouse dont l'économie dépend en partie de l'industrie aéronautique.
À Toulouse, Bordeaux, Marseille, Bâle-Mulhouse ou encore Paris-Roissy, des militants écologistes du mouvement citoyen Action non-violente COP 21 (ANV COP 21), appellent samedi 3 octobre à des marches contre le développement débridé de l'aviation dans le monde. À Toulouse, la marche a évidemment un écho particulier puisque l'économie de la ville et de la région est en partie basée sur l'industrie aéronautique. Une industrie dans la tourmente à cause de la crise du Covid-19.
Réfléchir à une reconversion
Les militants demandent de ralentir sur le long terme le trafic aérien, à l'image de l'état actuel du secteur avec par exemple seulement 30% du trafic habituel en ce moment à Toulouse Blagnac à cause du coronavirus. Gwaar, militant chez ANV COP 21 appelle également le gouvernement à accompagner la reconversion de l'industrie : "Ici à Toulouse, on a une spécificité : en plus d'avoir un aéroport, on a une industrie qui tourne autour de l'aviation. Aujourd'hui elle est en crise et donc il faut penser à reconvertir le secteur. Il faut qu'on ait des salariés avec nous pour réfléchir à une transition."
Mettre fin aux nuisances sonores
Les riverains de l’aéroport demandent eux aussi une baisse de régime, notamment la nuit. "Il faut continuer à prendre l'avion, mais de façon modérée, explique Chantal Beer-Demander du Collectif contre les nuisances aériennes. On ne peut pas considérer qu'on peut tous les 15 ou 20 ans doubler le trafic sur la planète. Permettre au gens de dormir la nuit, c'est aussi ce qu'on demande à Toulouse-Blagnac car l'aéroport est ouvert 24 heures sur 24. Il faudrait faire comme à Orly : plus d'avion la nuit entre 23h30 et 6h."
Cette marche c'est la démonstration d'un manque de responsabilité.
Dominique Delbouis, coordinateur FO chez Airbusà franceinfo
Cette manifestation prévue samedi ne plaît pas du tout aux syndicats, comme l'explique Dominique Delbouis, coordinateur Force Ouvrière au sein du groupe Airbus : "Cette marche aurait été orientée sur la nécessité de rendre l'aviation plus verte, j'aurais peut-être pu y participer. Mais là, tirer à boulets rouges sur l'aviation quand on connaît les drames humains qui sont en train de se jouer sur le sujet, je trouve qu'il y a une forme presque d'indécence." La semaine prochaine, les mêmes organisateurs remettent le couvert avec un forum à la Bourse du travail de Toulouse pour débattre de l’avenir du transport aérien à l’ère de l’urgence climatique.
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