Covid-19 : "Si on n'avait pas de renfort, ce serait une catastrophe", assure un représentant du CHU de Martinique
Le professeur Roques va voir arriver le renfort de 300 professionnels de santé, qui partent de Paris vendredi. La Martinique, comme la Guadeloupe, fait face à une situation épidémique très intense.
"On a une dizaine de décès par jour, en moyenne, ce qui est considérable", raconte le professeur François Roques, président de la commission médicale d’établissement du CHU de Martinique, vendredi 20 août sur franceinfo. Alors que l'épidémie de Covid-19 est très intense sur l'île, ce médecin salue les renforts envoyés de métropole : plus de 300 professionnels de santé, infirmiers, médecins, s'envolent de l'aéroport parisien d'Orly vendredi, à destination de la Martinique et de la Guadeloupe. Ils vont venir en aide au personnel dans les hôpitaux saturés.
franceinfo : Des soignants arrivent en renfort, avec 100 tonnes d'oxygène médicale, que va permettre cette aide ?
François Roques : On est dans une situation de catastrophe sanitaire, les moyens locaux et humains sont dépassés. Cet afflux de soignants depuis quelques semaines nous a permis de tenir. Si on n'avait pas le renfort qu'on a, ce serait une catastrophe. Malgré tout, ça devient difficile, nos capacités en réanimation sont dépassées. Cela force des patients à attendre, dans les unités d'hospitalisation, une place en réanimation. Dans notre CHU, on a actuellement 400 patients Covid.
Quel est le profil de ces patients ?
Ils sont plus jeunes que les crises antérieures. On a désormais des enfants, des femmes enceintes aussi. C'est l'ensemble de la population qui est touchée. Souvent, ils arrivent tard dans le processus et ils sont d'emblée considérés comme malades graves dès leur arrivée. On a une dizaine de décès par jour, en moyenne, ce qui est considérable. C'est en perpétuelle augmentation, on espère que ça va s'arrêter.
Cela fait dix jours que la Martinique est placée en confinement strict, est-ce que vous commencez à en voir les effets ?
En termes d'appels au niveau du Samu, on observe une très discrète inflexion des courbes, ce qui veut dire que les malades à hospitaliser devraient suivre les mêmes tendances dans huit jours. Sur la dangerosité de la maladie, tout le monde a compris, car malheureusement il y a des décès dans toutes les familles. Sur la nécessite de se vacciner, les chiffres augmentent, autant sur la population, que sur le personnel soignant. C'est indispensable pour nous aider à éviter la 5e, voire la 6e vague.
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