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Covid-19 : chercher à atteindre l'immunité collective en laissant circuler le virus "n'est pas une option", pour l'OMS

"L'immunité collective est obtenue en protégeant les personnes contre un virus, et non en les exposant à celui-ci", a martelé le chef de l'agence onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des lycéens à la sortie des cours, à Toulouse (Haute-Garonne), le 21 septembre 2020.  (LILIAN CAZABET / HANS LUCAS / AFP)

Laisser le virus se propager à la population dans l'espoir de bâtir l'"immunité collective" ? Dix mois après l'identification du Covid-19, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'érige contre cette stratégie, évoquée à l'occasion par certains pays du monde. En conférence de presse, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, l'a qualifiée d'inenvisageable. "Jamais, dans l'histoire de la santé publique, l'immunité collective n'a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie, et encore moins à une pandémie. C'est scientifiquement et éthiquement problématique", a-t-il déclaré. "Laisser libre cours à un virus dangereux, dont nous ne comprenons pas tout, est tout simplement contraire à l'éthique. Ce n'est pas une option", a-t-il insisté.

D'autant plus que "les enquêtes de séroprévalence suggèrent que dans la plupart des pays, moins de 10% de la population a été infectée", a-t-il détaillé, ajoutant que le monde n'en savait pas assez sur l'immunité dont jouissent les personnes ayant contracté le Covid-19. "La plupart des personnes infectées par le virus développent une réponse immunitaire au cours des premières semaines, mais nous ne savons pas si cette réponse est forte ou durable, ni si elle diffère d'une personne à l'autre", a expliqué le directeur général de l'OMS. 

40 vaccins candidats 

Dans plusieurs pays comme l'Allemagne, une partie de la population, lasse des mesures de contrôle de l'épidémie à l'instar du port obligatoire du masque, réclame à grands cris leur abrogation. Mais "l'immunité collective est obtenue en protégeant les personnes contre un virus, et non en les exposant à celui-ci", a martelé le chef de l'agence onusienne.

La pandémie de coronavirus a fait plus d'un million de morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre. Selon l'organisation, qui cite diverses études épidémiologiques, son taux de létalité s'élève à environ 0,6%. "Cela peut sembler peu mais c'est beaucoup plus élevé que pour la grippe", a souligné la responsable de la gestion du Covid-19 à l'OMS, Maria Van Kerkhove

Or, aucun vaccin contre le Covid-19 n'a encore été approuvé dans le monde. "Il y a environ 40 candidats vaccins qui se trouvent actuellement au stade des essais cliniques, et 10 d'entre eux sont en phase III, c'est-à-dire en phase finale, ce qui nous permettra de connaître à la fois leur efficacité et sécurité", a expliqué aux journalistes la scientifique en chef de l'OMS, Soumya Swaminathan. Elle a estimé que certains groupes pharmaceutiques pourraient avoir "assez de données" à soumettre aux régulateurs "au plus tôt à partir de décembre". "Nous prévoyons qu'un certain nombre d'essais commenceront à fournir des données début 2021".

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