Covid-19 : "L’épidémie évolue à une très grande vitesse", alerte le virologue Vincent Maréchal
Vincent Maréchal, professeur en virologie, était l’invité des "4 Vérités" de France 2, jeudi 25 mars.
Les voyants sont au rouge dans les régions frappées par l'épidémie de Covid-19. A-t-on atteint un pic de l'épidémie ? "C'est difficile à dire, on est dans une situation où l'épidémie évolue à une très grande vitesse, notamment parce que le variant britannique, très contagieux, circule à très haut niveau", explique le virologue Vincent Maréchal, invité des "4 Vérités", jeudi 25 mars.
"Plus l'épidémie est rapide, plus les mesures restrictives doivent être fortes. On voit bien que ces mesures sont plutôt des mesures de freinage doux. On compte sur deux paris : la vaccination, dont l'effet ne se verra que dans un mois ou deux, (…) et la responsabilisation individuelle, et là on sent bien qu'on a un dialogue difficile entre infantilisation et responsabilisation. Le message n'a pas été entendu", estime le professeur en virologie.
Les déplacements de population, juste avant le confinement, sont-elles un danger ? "Le risque, c'est de déplacer le virus des zones où il a beaucoup circulé comme l'Ile-de-France vers des zones où il circule beaucoup moins en province", met en garde Vincent Maréchal.
"La maladie a l'air de changer d'allure"
L'âge moyen des malades baisse. "J'ai beaucoup d'amis qui sont dans le secteur de la réanimation qui nous disent que l'on voit arriver des formes graves, des formes atypiques, qui sont en cours d'investigation, chez des gens qui peuvent avoir 25 ou 30 ans. C'est un phénomène qui est en progression. (…) La maladie a l'air de changer d'allure. (…) Ces formes graves chez les jeunes n'étaient pas les formes que l'on voyait avec une fréquence aussi élevée il y a quelques mois", précise le médecin.
Les traitements du Covid-19 ont-ils changé ? "C'est une maladie qui est biphasique. Il y a une première phase, d'une semaine à quinze jours, qui est vraiment très dépendante du virus, donc il faut des antiviraux, et là on n'a pas beaucoup progressé. Il y a une deuxième phase de la maladie, dans laquelle elle s'aggrave et éventuellement elle conduit à l'hospitalisation des malades, où, là, d'énormes travaux ont permis d'améliorer la prise en charge", conclut le professeur Vincent Maréchal.
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